Prix Chateaubriand 2019

C’est dans l’enceinte du prestigieux Institut de France, qu’a eu lieu, jeudi 14 mars 2019, pour la 32 ème fois ce rendez-vous littéraire annuel autour de la remise du prix Chateaubriand au lauréat de l’année 2019, l’écrivain et diplomate italien, Maurizio Serra. La récompense concerne des ouvrages sélectionnés ayant un lien avec Chateaubriand, son époque ou les sujets qu’il a traités et elle distingue une oeuvre autant pour son discours que pour ses qualités de style et son accessibilité au public. Après le bref discours de Patrick Devedjian, président du Département des Hauts-de-Seine, le président du jury Marc Fumaroli de l’Académie française a brossé un rapide portrait du lauréat qui a ensuite pris la parole pour présenter son ouvrage. Cet événement, organisé et créé par le Département des Hauts-de-Seine il y a plus de 30 ans, rassemblait, cette année, des personnalités du monde littéraire, de l’Académie et de l’administration, autour de la figure mythique, bien que presqu’oubliée, de l’italien Gabriele D’Annunzio.

En effet Chateaubriand lui-même n’aurait pu mieux choisir la personnalité mise en lumière ce soir ! D’Annunzio est un véritable Chateaubriand italien qui brille par sa démesure et sa vitalité. Rien ne pourrait mieux le dépeindre, selon les mots de Maurizio Serra, que cette phrase de Gide: « C’est dans le don qu’est notre bonheur ». Sa proximité avec l’auteur des Mémoires d’Outre-Tombe est d’autant plus forte que comme lui, sa personnalité a plusieurs facettes: c’est un écrivain mais aussi un aviateur, un héros de guerre, un séducteur invétéré, un condottiere ! Il récuse deux éléments de la sensibilité moderne, la mémoire et le mal, et c’est certaienement pour cette raison qu’il est peu à peu tombé dans l’oubli.

Le prix Chateaubriand permet de tourner les regards vers des pans méconnus ou mal connus de l’histoire et cette année, c’est la biographie d’un « poète de l’action » qui est mise à l’honneur et à travers elle, son auteur, un diplomate et essayiste francophone d’origines italiennes qui avait déjà reçu le prix Goncourt de la biographie et le prix Casanova. D’Annunzio le Magnifique s’adapte parfaitement à l’objectif du Prix Chateaubriand en faisant redécouvrir, sous un jour nouveau, un fragment de notre patrimoine historique à travers le personnage unique du dandy italien.

Quel dommage que les plus jeunes n’aient pas davantage accès à de tels événements qui permettent pourtant de s’intéresser à l’histoire mais aussi de découvrir de nouveaux écrivains talentueux !

Delphine Gindre