La Fondation GoodPlanet rouvre ses portes au public en avril avec l’exposition « Vivant », qui présente les travaux de 11 artistes dont les œuvres reflètent les enjeux soulevés par le vivant et la biodiversité.
Anne-Sophie Bérard, commissaire de l’exposition, évoque une « poésie du réel », un espace d’émerveillement qui permet de comprendre comment les artistes contiennent le monde. L’imaginaire vient en premier, lors de l’enfance et dans les rêves. Puis derrière cet écrin, de lourdes questions se soulèvent. En tant qu’humains, nous ne représentons que 0,01% de la biodiversité ! Une large dimension nous échappe. Alors, comment aborder cette infinie étendue ?
Chaque salle est organisée selon un axe thématique. La scénographie de Laure Devenelle à la fois pensée en intérieur et en extérieur, invite la nature au-dedans, à travers des éléments répétés de la nature, en papier. Un voyage dans les airs, l’eau, la terre, construit un cheminement pour le visiteur selon un rythme léger et dansant, comme une déambulation.
Le sculpteur Florent Lamouroux mêle la terre de sa région au bitume, aux énergies fossiles. « Je fais un travail de chercheur, pour trouver ce qui nous lie les uns aux autres. Je représente ici la nature sous le prisme des besoins de consommation. Ma sculpture traite du doute et de l’incertitude, créé une rencontre entre la nature et la culture ».
Les vidéos poétiques de Quayola font l’éloge de ce qui nous échappe dans l’appréhension de la nature, côtoyant les fragiles papillons du pionnier de l’art vidéo Bertrand Gadenne, tandis que Claire Morgan crée une mer bleue constituée de plastique, évanescente et pourtant littérale, lorsque l’on pense au « 7ème continent » de plastiques. Une balade entre onirisme et réalité.
Le travail délicat de Duy Anh Nhan Duc met en lumière la fragilité et la préciosité de la nature avec brio. « Les créations que j’imagine mettent en lumières des végétaux que nous connaissons tous, mais que parfois nous ne regardons plus », explique l’artiste.
Les œuvres de Camille Scherrer prennent place dans l’exposition comme une touche d’« espoir et d’optimisme », décrit Anne-Sophie Bérard, « qui nous renvoie à l’enfance, à un univers ludique, grâce au côté interactif de son installation de bio-mimétisme » qui invite le visiteur à se projeter au cœur d’un phénomène naturel, en prenant l’aspect d’un animal chimérique.
Des solutions pour un avenir « plus soutenable au niveau environnemental » sont pensées par la fondation selon trois axes essentiels, explique la directrice Albane Godard : comprendre, imaginer et agir. « Il faut pouvoir se projeter dans un nouveau paradigme : comment créer d’autres exemples et modes de vie ? Travailler avec les artistes est essentiel pour imaginer autre chose, en soutenant et accompagnant des acteurs déjà en mouvement ».
Comment faire converger les discours scientifiques, civils et artistiques ? En lien avec l’exposition, une programmation culturelle sera lancée dès le 9 avril, avec des ateliers, conférences, balades sur la biodiversité dans le parc, pendant des weekends à thématiques, sur le climat ou l’alimentation diversifiée notamment.
« En 40 ans, j’ai vu le visage de la terre changer. De mes voyages et de mes rencontres a découlé l’envie de bâtir un lieu de bienveillance consacré à l’écologie », expliquait Yann Arthus-Bertrand, créateur de la Fondation GoodPlanet en 2005. Celle-ci a pour objectif de placer l’écologie et l’humanisme au cœur des consciences et de susciter l’envie d’agir concrètement pour la terre et ses habitants.
Julie Goy
Du 9 avril au 18 décembre 2022
Fondation GoodPlanet, 1 carrefour de Longchamp, 75116 Paris
Du mercredi au vendredi de 12h à 18h – samedi et dimanche de 11h à 19h – Entrée gratuite