En faisant du bijou un objet d’art, en s’intéressant à sa composition architecturale et en faisant converger vers lui les efforts de tous les arts plastiques, René Lalique introduit la troisième dimension.
Aimant dessiner depuis l’enfance, René Lalique perfectionne cet art parallèlement à l’apprentissage des techniques de joaillerie. Si ses premiers dessins sont voués à l’anonymat, leur suite, répartie dans des cartons sans nombre et entremêlée d’études, de projets préliminaires constitue le « Livre de vérité » de l’artiste.
L’exposition :
Au travers de plus de 100 bijoux exceptionnels, l’exposition René Lalique, l’inventeur du bijou moderne – conçue par la directrice du musée et conservatrice du musée Lalique, Véronique Brumm-Schaich – dévoile comment René Lalique a renouvelé l’art de la bijouterie à la fin du XIXe siècle. Le visiteur est ainsi invité à découvrir la diversité des créations, tant dans le type d’objets (peignes, bagues, colliers de chien, épingles à chapeau, broches…) que dans les matières ou les sources d’inspiration.
Le titre de l’exposition, quant à lui, est une citation d’Emile Gallé, autre grand nom de l’Art nouveau, qui saluait le génie créatif de Lalique dès 1897.
A travers le port de ses parures, elle aborde la question de la mode à la Belle Epoque. Soulignant que ses bijoux sont des œuvres d’art totales, elle s’attache à montrer à la fois leur dimension architecturale et l’attention scrupuleuse portée aux détails.
La silhouette féminine à la Belle Epoque, modelée par des couturiers comme Charles-Fréderic Worth, Jacques Doucet ou encore Paul Poiret, se caractérise par une taille marquée, des lignes souples, des nuages de mousseline, de lourds satins et des flots de dentelle. La mode est de porter le maximum de bijoux, souligne la revue L’art et la mode dans les années 1890. Ils sont omniprésents au point qu’on le[s] retrouve chez le couturier, la modiste. Même ce qui n’était jusque-là qu’un accessoire de parure reçoit les honneurs d’un traitement en joaillerie : épingles à cheveux ou à chapeaux, peignes, boucles de ceinture… Le collier de chien, monté sur un simple ruban ou s’incorporant dans de multiples rangs de perles, garde sa suprématie ; l’indispensable sautoir adopte des dimensions démesurées ; les montres, nécessaires à poudre de riz et autres faces-à-main sont suspendus à la ceinture ou au cou ; les diadèmes, quant à eux ne se portent que dans les soirées de gala.
La silhouette masculine, elle, est sombre et sobre. Le luxe transparait à travers la qualité des étoffes, mais également les accessoires : boutons de manchette, épingle à cravate, montre à chaînette d’or ou encore canne à pommeau sculpté.
Inspiration et créations
Cette myriade d’ornements inspire René Lalique qui s’ingénie à en rénover l’art. Il scrute la nature, source de ses créations : fleurs, fruits, oiseaux, insectes et reptiles, …. mais aussi les courbes du corps féminin. Il s’intéresse aux bijoux à travers l’histoire, qu’il n’hésite pas à emprunter puis transformer.
Quant aux matières utilisées – pierres précieuses ou semi-précieuses, perles, or, ivoire, corne, émaux, …. celles-ci évoluent en fonction de ses créations.
du 1er mai au 3 novembre 2024
Musée Lalique – Rue du Hochberg, 67290 Wingen-sur-Moder
Ouvert du 1er avril au 30 septembre : tous les jours de 9h30 à 18h30 sans interruption – En octobre et novembre : du mardi au dimanche de 10h à 18h sans interruption
photos : Véronique Spahis