Troposphère 对流层

Troposphère  对流层

Sous l’égide de Mr CUI Baozhong, l’exposition Troposphère présente une centaine d’artistes chinois, dont le lien commun est d’être nés en Chine puis de s’être installés en France après 2000.

Pour la plupart, ces artistes ont suivi une École des Beaux-Arts en Chine, puis en France. Cette double formation se ressent dans leur travail qui pointe les travers du monde occidental, de la culture chinoise, de la mondialisation et de la société de consommation. Ils s’expriment en faisant appel à différentes techniques : peinture, dessin, photographie, vidéo, sculpture, céramique, performance…

Initiatrice de cette exposition, l’association VIA PARIS a pour volonté de lancer de jeunes créateurs. Avec l’implantation de VIA SHANGHAI, son fondateur CUI Baozhong espère promouvoir les échanges artistiques entre la Chine et la France. En recherchant des espaces inattendus, l’association veut expérimenter de nouveaux chemins, conduisant à la rencontre de l’artiste et du spectateur. Le 6B illustre parfaitement cette démarche, ce lieu est à l’image de cette présentation : collective, hétéroclite, marginale et innovante. Cet espace créé dans la mouvance des squats, accueille des résidences artistiques et propose un lieu d’exposition où la finalité n’est pas celle de la rentabilité, mais de l’expression de la culture, des arts, du partage et de l’échange. Le 6B comprend 161 résidents (peintres, musiciens, cinéastes, graphistes, architectes, artisans…) sur 7000 m².

La Troposphère s’organise autour de plusieurs thèmes avec des artistes inconnus et d’autres déjà reconnus. L’une des sections est dédiée à la femme « la recherche de l’identité féminine et de leur visible solitude ». S’aventurant dans cette partie, l’attention du visiteur est saisie par un immense tableau représentant une multitude de stérilets, rigoureusement alignés. L’auteur, ZHOU Wenjing dénonce la loi de l’enfant unique en Chine, instauré en 1979 et ses conséquences. Toujours sur le même sujet, ZHONG Lewen revisite le stérilet avec humour en l’habillant de laine et l’accrochant au plafond, tel un mobile, devenant ainsi le jouet pour bébé que l’on suspend au-dessus de son berceau.

 

L’artiste Wenjue ZHANG s’intéresse aux identités sexuelles. Au travers de ses photos, elle se met en scène, utilisant pour décors les appartements parisiens de ses amis. Elle montre l’ambiguïté du genre, laissant le spectateur douter. Est-ce un homme, une femme ou un hermaphrodite ? En Chine, jusqu’en 2001, l’homosexualité était considérée comme une maladie mentale. Depuis, la liberté reste muselée puisque dernièrement le gouvernement chinois a interdit la représentation de l’homosexualité à la télévision.

 

 

Conflit identitaire, représentation de l’agressivité, ces deux femmes : Lili TAO avec ses clowns et Juan MENG avec ses mains en céramiques, se rejoignent dans leur mise en scène et interpellent le spectateur. Dans ses photographies, Lili TAO devient son propre modèle pour retranscrire les émotions du quotidien et dépeindre une certaine tristesse.

 

Absolument représentatif, du questionnement des artistes de cette exposition, le sculpteur Ding Jiming s’interroge sur son identité, sur la dualité Chine/France, sur l’existence, le rapport aux autres. C’est avec la terre qu’il a choisi de s’exprimer, poursuivant une tradition où les Chinois excellent : la céramique. Il peint aussi des tableaux.

 

Dans cette section de l’exposition, le spectateur retrouvera un style asiatique, correspondant à l’image traditionnelle que l’on a de la peinture chinoise. Cette impression est due à l’utilisation de l’encre et du papier de riz. Dans ce domaine les peintres HONG Hui, ZHAO Biru et LI Hesban excellent. La précision du détail de l’immense vague dessinée par LI Xi, nous fait penser à une gravure. Quant à FU Site, il mélange savamment encre de Chine, crayon et huile pour créer des tableaux fantasmagoriques, où il joue avec les perspectives.

 

Jusqu’au 26 février 2017

Barbara Ates Villaudy

Le 6b
6/10 Quai de Seine, 93200 Saint-Denis
www.le6b.fr
tous les jours de 14h à 18h – Entrée libre
Accès
RER D et E : station Saint-Denis (à 15min de Châtelet).
Tramway n°1 : station Gare de St Denis.