TURNER, peintures et aquarelles

Un peintre de la vie moderne avant l’heure

L’année 2020 démarre fort au Musée Jacquemart André avec une exposition exceptionnelle organisée en collaboration avec la Tate, Royaume Uni : TURNER, peintures et aquarelles.

Grâce aux prêts exceptionnels de la Tate, Royaume Uni, qui accueille la plus grande collection au monde, le musée nous présente soixante aquarelles et une dizaine de peintures à l’huile qui n’ont jamais été vues en France. Cette rétrospective de Joseph Mallard William Turner (1775-1851) met en lumière l’incontestable talent de l’artiste qui sera le plus grand représentant de l’âge d’or de la peinture à l’huile anglaise.

C’est une collection exceptionnelle de par le nombre d’œuvres qui la compose mais également par son histoire. En effet, outre ses œuvres destinées à la ventes Tuner conservait pour son plaisir personnel un nombre exponentiel d’œuvres achevées ou non qu’il a laissé à sa mort dans son atelier. Ainsi, après sa mort la nation britannique reçoit un legs immense en 1856 comportant une centaine de peintures à l’huile, des études inachevées, des ébauches mais également des milliers d’œuvres sur papier tels que des aquarelles, des dessins et des carnets de croquis. Cette rétrospective comprend donc certaines de ces œuvres et nous permet à travers un parcours chronologique de suivre pas à pas l’évolution de Tuner, de ses œuvres de jeunesse qui sont d’un certain réalisme topographique, en passant par ses différents voyages en Europe notamment en Italie vers 1820, jusqu’aux œuvres de sa maturité, plus accomplies et illustrant ses fascinantes expérimentations lumineuses et colorées.

L’artiste a souvent été assimilé au mouvement des impressionnistes, à tord bien évidemment. En effet, la chronologie de l’exposition nous le montre bien. A cette époque l’Angleterre était en guerre contre la France et donc il était impossible pour les Français de connaitre Turner avant 1802-1803, date qui marque la brève paix d’Amiens entre le Royaume-Uni et la France. De plus, la majorité des œuvres de Turner ont été faites en atelier et non sur le motif comme ont pu le faire les impressionnistes grâce aux tubes de peintures qui ne sont apparus qu’en 1841 en Angleterre soit dix ans avant la mort de l’artiste et la première exposition des impressionnistes en France à eu lieu en 1874. Ainsi, Turner n’était pas un impressionniste, ça non, mais pour les français il s’agissait d’un précurseur, d’un génie de la peinture à l’huile, un véritable artiste qui à su utiliser tout son talent et son imagination.

Ainsi, cette exposition nous révèle toute la modernité de ce grand peintre romantique avec des œuvres intimes qui offrent des points de vue uniques sur l’imagination, l’esprit, la pensée mais surtout la pratique privée de Turner qui peignait « pour son propre plaisir » comme le dit l’écrivain John Ruskin. Cette richesse est également associée à quelques aquarelles qui illustrent la production publique de Turner tandis que ces œuvres personnelles, quand nous les regardons, nous donnent l’impression d’avoir été peintes hier.

Manon Quantin

Du 13 Mars au 20 Juillet 2020

Musée Jacquemart André – Institut de France

158 bd. Haussmann, 75008 Paris

Ouverts tous les jours de 10 h à 18 h – lundi jusqu’à 20 h 30

https://www.musee-jacquemart-andre.com/