Uderzo, Comme une potion magique

Après des artistes comme Miró, Klimt, Botero, Magritte ou Toulouse-Lautrec, c’est Albert Uderzo qui est accueilli au musée Maillol depuis fin mai 2021 !

Si les albums d’Astérix le gaulois font partie de notre histoire, et ce, quelque soit notre âge ou le pays où nous habitons, ce ne sont pas ses seules œuvres. Cette première et grande rétrospective nous offre l’opportunité – et le bonheur – de découvrir un dessinateur hors pair et un homme qui a dû consommer de la potion magique bien avant de naître…

Cette exposition présente plus de 300 dessins, planches, couvertures, et documents dans une scénographie très graphique. Et qui de mieux placé que la propre fille d’Uderzo, Sylvie Uderzo, pour en assurer le commissariat ?

Il était une fois Uderzo 
Alberto Uderzo voit le jour en France, le 25 avril 1927, au sein d’une famille qui vient de fuir le fascisme en Italie. Né avec douze doigts et le prénom d’un frère décédé quelques années avant sa naissance, les oracles n’auguraient pas un avenir des plus radieux. D’autant que le futur dessinateur pâtit d’un handicap quelque peu gênant pour espérer pratiquer son art : il est daltonien !…

Le Walt Disney de la rue de Montreuil
Paris, années 30 – Albert a un rêve d’enfant : devenir le Disney de la rue de Montreuil, au cœur du Paris populaire où il vit alors. Adolescent, lorsqu’il fuit la capitale occupée par les Allemands et sa politique de rationnement pour gagner la Bretagne, Albert, Français depuis l’âge de 7 ans, n’en démord pas. Quand son père l’imagine luthier comme lui, quand son frère le forme à la mécanique automobile, lui le sait depuis son entrée à l’école primaire : il a un don. Et si, à cette époque, le métier de dessinateur pour « illustrés » n’est pas encore reconnu, qu’à cela ne tienne ! À l’ombre de Calvo, Albert va découvrir une potion magique : travailler comme un acharné, bien accroché à sa table à dessins, jusqu’à ce que le ciel veuille bien s’ouvrir…

La rencontre avec son meilleur complice
Sa carrière professionnelle commence véritablement au sein d’une agence de presse située avenue des Champs-Élysées. Il y alterne illustrations pour magazines grand public et planches de bande dessinée. Des travaux de commande, pour l’essentiel. Mais, le destin vient bientôt frapper à sa porte : c’est la rencontre décisive avec René Goscinny. Simples tâcherons désargentés à vingt ans, ils vont, ensemble, progressivement, inexorablement envahir nos journaux, nos bibliothèques, nos livres d’école, notre télévision… En bref, notre culture.

Une œuvre universelle en héritage 
Au cœur de cette œuvre, il y a bien sûr le miracle Astérix, né en 1959 grâce à l’aventure du journal Pilote. Les aventures du petit Gaulois, ce sont près de 1 450 planches dessinées, dont l’exposition proposera un très large éventail pour la toute première fois ! Ce sera l’occasion de découvrir aussi l’essentiel du travail d’Uderzo, qui – et c’est très rare – va de la BD réaliste à la BD d’humour. Du prequel d’Astérix, Oumpah-Pah le peau-rouge, qu’il imagine avec son ami René à la création, sur des scénarios de Jean-Michel Charlier, du héros à qui l’on doit 90% des vocations des jeunes pilotes : Tanguy, devenu héros de série télévisée. « Uderzo, comme une potion magique » ouvre enfin sur le travail colossal d’Uderzo, du reporter pour la presse écrite à des projets esquissés, avortés, mais qui révèlent les coulisses de la fabrication d’un artiste hors norme, prénommé Alberto.

Du 27 mai au 30 septembre 2021

Musée Maillol, 61 rue de Grenelle, Paris 75007

Tous les jours de 10h30 à 18h30

Photos : Véronique Spahis

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