Les comédiens François Barluet et Benoît Gourley ont donné leur toute première représentation de la pièce Vermeer et son faussaire le vendredi 24 mai au Théâtre de la Contrescarpe.
Écrite par François Barluet, cette pièce théâtralise une conférence entre un expert en arts et le faussaire Han Van Meegeren (1889-1947).
Mettant près de deux siècles à être mis sous les feux des projecteurs, le peintre néerlandais Johannes Vermeer (1632-1675) finit par recevoir un succès fulgurant. Son paysage Vue de Delft peint entre 1660-1661, est décrit par Marcel Proust comme le plus beau tableau du monde. Habitué à représenter des petites scènes telles que le célèbre tableau La Laitière, Vermeer tente de se faire connaître à son époque.
Au cours de sa vie, il peindra une quarantaine d’œuvres d’après ce qu’on a pu identifier de son travail. Restant inlassablement dans sa ville natale Delft, l’artiste ne parviendra pas à atteindre le succès.
Plus de deux siècles plus tard, une fois la popularité de Vermeer plus que présente, naît Han Van Meegeren en 1889 à Deventer. Meegeren se passionne pour l’art et plus spécialement la peinture. Il n’est pas mauvais mais ne rencontre pas le succès escompté et se fait rabrouer par Abraham Bredius.
Il finit par avoir l’idée de produire des copies de Vermeer, après qu’on ait découvert que Vermeer ait peint un tableau d’art italien. Abraham Bredius étant convaincu qu’il existe d’autres œuvres d’art italien de Vermeer, Meegeren perfectionne sa technique pendant six ans et étudie avec attention le travail de Vermeer pour lui donner la suite. Il invente donc un tableau d’art italien qui serait peint par Vermeer, le fait expertiser et le vend. Tous les meilleurs experts reconnaissent que c’est bel et bien un Johannes Vermeer.
Le faussaire continuera son œuvre en produisant des copies des peintres Frans Hals, Pieter de Hooch et Gerard ter Borch.
Vermeer et son faussaire nous raconte cette incroyable histoire en passant par les techniques de vieillissement utilisées par Han Van Meegeren dont la bakélite, la spoliation des œuvres d’art et leur restitution, la fausse épidémie syndrome k, l’opération Fortitude et sa fausse armée…
Cette pièce naît d’une actualité très récente révélant une nouvelle copie de notre cher faussaire Han Van Meegeren. Le directeur de l’Institut Courtauld de Londres a découvert que son Entremetteuse de Dirk van Baburen contenait de la bakélite. Censé daté de 1622, ce tableau est encore une fois de plus l’œuvre du faussaire hollandais.
À la fin, les comédiens proposent 15 minutes d’échange pour poser des questions sur cette affaire ou apporter des précisions.
Naïs Carst
photo : Fabienne Rappeneau
Du 24 mai au 30 juin 2024
Théâtre de la Contrescarpe, 5 rue Blainville, 75005 Paris
Le vendredi à 19h et le dimanche à 14h30