Aristide Maillol (1861-1944). La quête de l’harmonie

Si les sculptures de Maillol sont connues – notamment celles du jardin des Tuileries à Paris – l’artiste avait plus d’une corde à son arc et a commencé comme peintre. Il a aussi réalisé des décors, a fait de la broderie – des tentures murales, des garnitures de sièges, des écrans de cheminée -, de la céramique, de la gravure…

Une exposition monographique retraçant l’ensemble de la carrière d’Aristide Maillol :

L’exposition contient plus de 200 œuvres : environ 90 sculptures, mais également dessins, gravures, peintures et arts décoratifs. Elles sont présentées en dialogue avec quelques œuvres de contemporains de Maillol, mettant ainsi en évidence les échanges fructueux noués avec ses amis et relations – Maurice Denis, Auguste Rodin, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Auguste Renoir notamment. Des œuvres monumentales, placées dès la nef des sculptures, voisinent avec les dessins et esquisses préparatoires, afin de comprendre les étapes de travail d’un artiste obnubilé par les possibilités plastiques du corps féminin. À partir de 1905, il décline un répertoire de formes limité, poursuivant une quête de synthèse libérée de toute anecdote.

Un parcours chronologique :

La première section aborde les débuts de l’artiste, de la peinture à ses productions de broderies et d’art décoratif, liées à son intérêt pour le décor. Mal connue, cette partie de sa carrière, au cours de laquelle il regarde Gauguin et Puvis de Chavannes et tisse des liens étroits avec les Nabis, montre un artiste désireux de retrouver les principes du décor mural et un goût pour la transposition du motif sur des supports variés : le thème de la femme dans les vagues en est le meilleur exemple.

La deuxième section, aborde les débuts de Maillol en sculpture autour de 1895.Il modèle la terre et taille le bois, réalisant d’abord des œuvres petites dimensions.  Grâce en particulier au soutien du critique Octave Mirbeau et du marchand Ambroise Vollard, Maillol connaît la notoriété et vend ses sculptures. Des échanges d’œuvres avec Maurice Denis, Edouard Vuillard et Rodin témoignent du réseau qui se développe alors autour de lui et compte tout au long de sa carrière.

La rencontre avec le comte Kessler est décisive. L’exposition présente dans un face-à-face inédit la première Méditerranée réalisée pour son mécène (1905, Fondation Oskar Reinhart, Winterthur) et la seconde commandée dix-huit ans plus tard par l’État français (musée d’Orsay). Proscrivant toute recherche d’expression, Maillol instaure un nouveau classicisme et inscrit des corps féminins, à l’anatomie charpentée et sensuelle, dans des formes géométriques simples.

La troisième grande section, « Déclinaisons et réinventions », est articulée autour de l’imposant Monument à Cézanne, dont les esquisses et variantes permettent une plongée dans le processus créateur de l’artiste. L’exposition se clôture par une sélection resserrée de grandes figures tardives, aboutissement d’un parcours dans lequel la recherche d’une perfection formelle tient une place essentielle.

Commissariat : Ophélie Ferlier-Bouat, Directrice du musée Bourdelle et conservatrice du patrimoine ; Antoinette Le Normand-Romain, Directrice générale de l’INHA honoraire et conservatrice générale du patrimoine honoraire

Du 12 avril au 21 août 2022

Musée d’Orsay, Esplanade Valéry Giscard d’Estaing, 75007 Paris

Ouvert : Mardi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 9h30 à 18h – Jeudi de 9h30 à 21h45 (fermé le lundi)

Photos : Véronique Spahis