Art Brut Japonais II

Art Brut Japonais II

En 2010, la Halle Saint Pierre présentait l’exposition Art Brut Japonais et permettait au grand public de découvrir 63 artistes et plus de mille œuvres. La plupart d’entre eux étaient totalement inconnus, une douzaine seulement avait auparavant bénéficié d’un intérêt qui, cependant, n’avait pas dépassé les milieux avertis de l’art brut. L’exposition donnait à découvrir d’autres créateurs, la plupart pensionnaires ou fréquentant des institutions pour handicapés mentaux. La règle fondamentale de l’art brut n’y était pas contrariée : ils avaient éprouvé l’expérience originelle et extrême de la création, tirant leurs thèmes et leurs moyens d’expression de leur propre fond, sans souci de style à affirmer, de personnalité à imposer ou de gloire à conquérir. La soixantaine d’artistes parmi lesquels Yoko Kokuba, Marie Suzuki, Yoshio Hatano, Kenishi Yamazaki, Tsukasa Iwasaki, Hisashi Okubo, Koichi Yashima, Akihiro Karimata, Haruki Ishii, Toyo Hagino, Koji Kon formaient une mosaïque d’univers riches et singularisés, dotés de significations propres qui gardaient souvent leur mystère.

Dans Art Brut Japonais II, Une cinquantaine de créateurs témoignent qu’au sein de toutes les cultures, il y aura toujours des personnes assez singulières et individualistes pour inventer leur propre mythologie et  leur propre langage figuratif.

Issus d’ateliers ou œuvrant de façon autonome et indépendante, ces créateurs, souvent confrontés à un isolement mental ou social, utilisent toutes les techniques, tous les matériaux, détournant même les codes les plus traditionnels de la céramique ou de l’origami.

Les œuvres présentées dans l’exposition sont le fruit de nouvelles prospections. Seul Sinichi Sawada, figure emblématique de l’art brut japonais, qui connut la consécration  lors de la Biennale de Venise 2013, revient, apportant avec de nouvelles œuvres la démonstration que les ouvrages d’art brut sont, comme le notait Jean Dubuffet «l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions».

A l’heure où l’art brut trouve la place qui lui est due sur la scène de l’art contemporain, le Japon  contribue à porter ce phénomène artistique au-delà de son ancrage originel occidental.

« L’art brut, c’est l’art brut et tout le monde a très bien compris. Pas tout à fait très bien ? Bien sûr, c’est pour ça justement qu’on est curieux d’y aller voir« . Jean Dubuffet

Les artistes :

Takeru AOKI, Ryusuke ARUSE, Kazuma ASHIDA, Keisuke ATSUMI, Takayuki AYAMA, Yoshiaki FUJIKAWA, Yu FUJITA, Hiroshi FUKAO, Makoto FUKUI, Waraji GOSOKUNO, HAKUNOGAWA, Shinobu HAMAWAKI, Shogo HARAZUKA, Reiichi HAYASHIDA, Masaki HIRONAKA, Masaru INOUE, Shinji ISHIKAWA, Keita KAGAYA, Yukio KARAK,I Noriyuki KATSURA, Yasuhiro KOBAYASHI, Norimitsu KOKUBO, Akio KONTANI, Takumi MATSUHASHI, Naoya MATSUMOTO, Yukio MIYASHITA, Haruka MORI, Masaki MORI, Satoshi MORITA, Ryosuke NAKAJIMA, Yuichi NISHIDA, Satoshi NISHIKAWA, Yosuke NISHIYAMA, Yuko NOHARA, Ichiro OKA, Toshio OKAMOTO.

Jusqu’au 10 mars 2019

Halle Saint Pierre
2, rue Ronsard
75018 Paris
Ouvert tous les jours de 11h à 18h / Samedi de 11h à 19h / Dimanche de 12h à 18h

Photos in situ : Véronique Grange-Spahis