Céramiques sauvages

Céramiques sauvages

L’abbaye Saint-André réunit un incroyable bestiaire de sculptures céramiques.

À fleur de peau, d’écailles ou de plumes, ces créatures sauvages d’ici ou d’ailleurs, terrestres ou maritimes nous hypnotisent. Un incroyable bestiaire hyper réaliste imaginé par trois céramistes au savoir-faire inégalé qui nous ramène à la genèse d’un monde sans l’homme, brut et grandiose. Olivia Trégaut, Catherine Chaillou et Christine Viennet modèlent et sculptent le vivant avec frénésie. Chaque pièce représente un défi artistique et technique. Ambassadrice de la faune sauvage Olivia Trégaut manie le grès avec délicatesse et certains de ses modèles font l’objet d’une édition en bronze. Catherine Chaillou, complice des animaux d’Europe mais aussi des habitants du Bayou de Louisiane sa dernière découverte, excelle dans la céramique au raku. Fascinée par les profondeurs, l’œuvre actuelle de Christine Viennet est hantée par des créatures marines qu’elle traduit avec une grande finesse en argile, grès ou porcelaine. Ces trois artistes animaliers confrontent ici, à l’abbaye Saint-André, leur univers pour la première fois, une rencontre explosive de couleurs et de matières.

« Céramiques sauvages », la beauté et la grandeur du vivant La nature comme source d’inspiration, une évidence pour ces trois artistes qui savent contempler comme personne ces êtres cachés dans les forêts, les marais ou au fond des océans. Une envie de traduire et transmettre ces beautés et cette grandeur à travers la finesse de l’argile et le passage du feu. Ne pouvant toujours observer cette faune sauvage dans son lieu de vie, c’est grâce aux livres et au dernières découvertes scientifiques que ces créatrices trouvent leurs modèles et affinent leurs œuvres. La fantaisie peut aussi avoir le dernier mot notamment chez Olivia Trégaut. Réunies dans Céramique sauvages, leur bestiaire plein de sensibilité donne aux visiteurs l’envie de rencontrer de plus près ces êtres attachants ou inquiétants, d’en connaître plus sur leur mode de vie ou leur biotope et d’en devenir instinctivement les gardiens. Suiveurs de Palissy ou défenseurs de la nature, c’est un vibrant hommage artistique à cette nature sauvage qui est rendu à l’abbaye Saint-André jusqu’au 3 septembre, dans ses galeries d’exposition, mais aussi en extérieur, dans les bassins de ses jardins.

Les artistes :

Olivia Trégaut : née en 1963 à Paris, Olivia Trégaut est élève à l’école Boulle et diplômée « peintre en décor » au Créar, où elle rencontre le céramiste Denis Bouniard qu’elle suivra en Provence. La découverte de la matière, le grès, et le désir d’approcher les animaux depuis son enfance provoquera en elle une étincelle qui va la conduire dans un nouvel univers peuplé d’animaux sauvages et peu ordinaires voire rarement représentés. En 1994, elle présente pour la première fois une sculpture au salon national des artistes animaliers qui est acceptée. Elle recevra le Prix Henri Mory en 1997. Une Galerie « l’univers du Bronze » remarque son travail et lui propose d’éditer quatre de ses sculptures en bronze, depuis certains de ses modèles font l’objet d’une édition en bronze. Depuis 1997 son atelier se situe à Oppède-le-Vieux, au cœur du parc régional du Luberon.

Catherine Chaillou : originaire de Blois, où elle est née en 1959, Catherine Chaillou étudie à l’École nationale des Beaux-Arts de Bourges. Spécialiste de la technique du raku depuis plus de vingt-cinq ans, elle expose ses sculptures céramiques animalières, principalement des animaux d’Europe, dont on peut deviner la présence dans nos paysages. « Si l’enthousiasme naît le nez dans l’herbe et les yeux au ciel lors d’une flânerie en extérieur, l’approche définitive reste livresque ». Dans l’atelier les doigts dans la terre cette artiste cherche une complicité avec l’animal. Chez elle, les contraintes et les aléas de la technique de la céramique au raku (choc thermique et enfumage à la cuisson de l’émail) font de chaque pièce un nouveau défi. Entre deux résidences d’artiste dans l’un des parcs régionaux de l’Hexagone, elle retrouve son atelier du Berry, où elle s’attelle depuis peu aux impressionnants reptiles de Louisiane comme aux délicats insectes de nos jardins, toujours pour le plaisir d’éveiller la curiosité.

Christine Viennet : l’évocation de la Nature est pour cet artiste, née en Norvège en 1947, une forme d’expression essentielle dans l’art de sa céramique. Après un passage à l’École des Beaux-Arts d’Oslo en Norvège, elle étudiera chez deux grands céramistes norvégiens, Rolf Hansen et Bente von Krogh. En France, elle travaillera avec le Père Paoli à l’abbaye de Saint-Michel de Cuxa, puis également aux ateliers de Lurçat et Picart Le Doux à Perpignan. Sa première exposition à Paris en 1971 sera suivie de nombreuses autres ainsi que de salons internationaux. Passionnée par l’œuvre du grand céramiste naturaliste de la Renaissance, Bernard Palissy, elle crée avec exubérance, vases, plats, bassins… animés de batraciens, reptiles, faunes et flores. Elle va aussi rassembler une collection d’œuvres des Suiveurs de ce maître, du XVIe siècle à aujourd’hui dans son Musée de la Céramique dans le château de Raissac à Béziers, au sein duquel on peut découvrir une collection sur les Arts de la Table à travers les manufactures européennes au XIXe siècle. Christine Viennet mène ainsi de front ses créations et ses collections. Depuis 2008, les mutations et les créatures marines nourrissent son univers : sculptures modelées en argile, grès et porcelaine.

Du 16 août au 3 septembre 2017

Abbaye Saint-André
rue Montée du Fort
30400 Villeneuve-lez-Avignon
ouvert de 10h à 18h