Au cœur de la semaine du dessin, s’offre à nous l’occasion de découvrir la production graphique du peintre et sculpteur Félix de Récondo. Lors du vernissage qui s’est tenu le jeudi 28 mars chez Lorenz Bäumer, Léonor de Récondo, fille de l’artiste éteint en 2015, signait son livre Manifesto en hommage à son père. Ce Manifesto nous plonge dans la fiction d’une poétique conversation entre deux hommes, durant la dernière nuit de la vie de Félix de Récondo. « On meurt, c’est tout, et on agrandit l’âme de ceux qui nous aime » écrit Léonor de Récondo : partageons donc le souvenir d’un créateur, et apprenons à aimer son univers si particulier.
Il y a une grande solitude dans les personnages de Félix de Récondo. Ils nous observent, ne communiquent pas, leur regard nous gêne. Dans ces dessins, on retrouve la même sensualité et l’égale émotion des courbes, recherchées par l’artiste dans ses sculptures. C’est tout un ensemble de la composition qui est sous tension, rendue par ces êtres à la carrure originale et aux mains surprenantes. Ce n’est pas un esthétisme ou une beauté visuelle que recherche l’artiste : c’est plutôt le reflet d’une honnêteté sans complexe, celle de la beauté propre à chacun, la plus sincère de toutes.
Comme si la mort rôdait dans l’univers de ses œuvres, souvenons-nous que l’artiste avait lui-même sans cesse à l’esprit que « ce qu’il aime dans la vie va disparaitre » (Biron, N. (1988). Félix de Recondo : Les sourds tressaillements de la lucidité. Espace, 4(3), 30–33). C’est de cette étrange fascination pour la mort, traduite par la représentation de leur solitude, que ces personnages expriment la belle sagesse d’accepter les conditions de la vie.
Julie Goy
Du 28 Mars au 2 Avril 2019
Lorenz Bäumer
19 Place Vendôme
Paris 75001
Le lundi de 11h à 17h30 ; du mardi au vendredi de 11h à 19h ; le samedi de 11h à 19h