La saison photographique 2023 à l’Abbaye Royale de l’Epau, un été placé sous le signe de la culture

Du 21 juin au 6 novembre 2023, l’Abbaye Royale de l’Epau vous invite à sa 11ème saison photographique, une occasion de découvrir des artistes venus des quatre coins du monde pour partager leur vision du monde dans un lieu hautement symbolique.

L’Abbaye de l’Epau a été fondée en 1229 par la reine Bérangère et constitue aujourd’hui l’un des bâtiments les représentatifs de l’architecture cistercienne. Classée aux monuments historiques, elle est depuis 1958 la propriété du département de la Sarthe et accueille depuis de nombreux évènements culturels. Ses concerts, conférences, expositions et autres 200 rendez-vous culturels et sportifs n’attirent pas moins de 50 000 visiteurs chaque année, faisant de ce lieu un épicentre culturel de choix.

Parmi ces évènements, se déroule depuis 2013 la saison photographique de l’Epau, un formidable recueil des œuvres d’artistes qui investissent aussi bien les murs de l’abbaye que le parc de 13 hectares réaménagé pour cette année. Pour cette saison 2023, huit artistes et collectifs se sont partagé l’espace pour dessiner un parcours photographique et des installations, créant ainsi un pont entre le passé et le présent le temps d’une saison.

En vous promenant le long des murs et dans les jardins, vous (re)découvrirez Luisa Dörr, Etienne et Jean-Marie Ville, Jean-François Mollière, Nicolas T. Camoisson, Denis Dailleux, et Valentin Figuier, six artistes qui vous feront voyager entre la ville et la nature pour vous faire admirer le monde à travers leurs yeux. Au détour de ce parcours photographique, vous pourrez apprécier les installations Le Sténopé et La clairière des collégiens qui mettent à l’honneur des créations uniques qui font sens.

La première étape de la visite des expositions commence dans le Scriptorium avec Jean François Mollière qui nous illustre avec style New York, Chicago et Tokyo dans des séries réalisées entre 2017 et 2023. Il travaille sur les villes à l’image d’un metteur en scène, les passants deviennent les acteurs de la photo. « Rester immobile jusqu’à ce que l’accident arrive », telle est l’idée de Mollière. Il se frotte au réel et cherche la surprise qui excitera le regard du spectateur.

C’est dans la salle capitulaire que la visite se poursuit avec le travail en noir et blanc de Nicolas T. Camoisson. La série Noria est le fruit d’un travail dangereux réalisé en Syrie sur les norias de Hama, des machines hydrauliques inventées à l’antiquité pour irriguer les cultures et répartir l’eau. Cette exposition n’est pas qu’une simple présentation de clichés, elle est l’aboutissement d’un travail monumental allant de l’étude du fonctionnement des norias à la compréhension du contexte politico-historique de la Syrie. A travers ses photos, dessins, croquis et maquettes, Nicolas T. Camoisson met à l’honneur les artisans et le savoir-faire antique qui perpétue cette tradition. La technique du noir et blanc est d’autant plus pertinente qu’elle illustre à la perfection le chemin de l’eau, qui apporte mille et une nuances aux différentes photographies.

Quittons le noir et blanc pour les couleurs chatoyantes des photos de Luisa Dörr, une photojournaliste brésilienne qui s’intéresse aux grands enjeux de la société contemporaine tels que le genre, les origines et les minorités. Réparties entre l’allée des platanes et les douves, Luisa Dörr nous propose deux séries consacrées aux femmes boliviennes : Imilla et Flying Cholitas.

Féministe engagée, elle s’attèle à montrer avec Imilla comment ces femmes marginalisées s’emparent des codes masculins de leur société pour s’affirmer et s’émanciper. Les clichés illustrent des skate-boardeuses vêtues de « polleras », une jupe traditionnellement portée par les femmes, qui est peu à peu devenue un objet de discrimination que le collectif « imillaskate » souhaite réinvestir.

Sa seconde série Flying Cholitas met en lumière les cholitas, ces femmes amérindiennes qui peuplent la ville de El Alto et qui se battent pour leurs droits. Les photos de Luisa Dörr illustrent les combats entre ces femmes aux vêtements caractéristiques, avant discriminées, aujourd’hui admirées.

La suite de ce parcours photographique continue avec une série à quatre mains, Ambiance sauvage, exposée sur le mur du cloitre et réalisée par Etienne et Jean-Marie Ville, deux amoureux de la nature pour qui la photo permet de capturer les découvertes. Les différents clichés ont été saisis dans le Massif Central, en Ecosse et dans la Sarthe, accordant une résonnance particulière à cette exposition proposée par le département. « La photographie est un moyen de figer nos rencontres avec la vie sauvage et de partager ces instants privilégiés ».

Au détour du verger, Denis Dailleux nous expose son travail original qui mélange les univers égyptiens avec Misr. Inspiré par les lieux vivants et les quartiers populaires, Denis Dailleux photographie l’Egypte depuis 1992, toujours à l’argentique en format carré, nous faisant découvrir un pays riche aux esthétiques variés. Cette série est un mélange de scènes du quotidien, de fêtes familiales et religieuses, mais aussi de scènes plus intimes que son implantation dans le pays lui a permis de capturer. Nous avons eu un réel coup de cœur pour le cliché de la fête qui mélange lumières et ballons dans l’ambiance tamisée de la nuit.

Le dernier espace de ce parcours photographique est inédit pour l’abbaye de l’Epau car pour la première fois des photos sont exposées sur l’eau ! Ces photos sont celles de Valentin Figuier qui nous présente sa série Endless Pursuit : l’odyssée d’une recherche sans fin, une rencontre entre le photographe et un surfeur, Aurélien Buffet. Pendant trois ans, Valentin suivra le quotidien d’Aurélien à la recherche de la vague parfaite, tout en affinant sa technique.

La saison photographique 2023 de l’Epau c’est aussi la découverte de deux installations : le Sténopé et la Clairière des collégiens.

Créé par le Boucan des Arts et le Collectif Clepsydre, le Sténopé est un dispositif qui vise à faire découvrir la technique photographique. Cette grande boite noire reproduit le procédé photographique, que vous pouvez découvrir par vous-même jusqu’au 25 juillet 2023.

Dans le cadre du dispositif « photographie au collège », la clairière des collégiens devient le terrain d’une scénographie que le professeur d’arts plastiques Lucas Grandin et les collégiens ont appelé Rhombus Berengeria, en hommage à la reine Bérengère. Ce projet mené de A à Z par les élèves et leur professeur leur a permis de comprendre la construction d’un projet photographique, de l’idée de base à la présentation au grand public.

Cette saison photographique 2023 aura investi l’Abbaye Royale de l’Epau dans son ensemble, des murs aux arbres en passant par l’eau. Cet été s’annonce riche en découvertes et en visites culturelles !

Apolline d’Hoop

Du 21 Juin Au 6 Novembre

Abbaye Royale de l’Epau, Route de Changé, 72530 Yvré l’Evêque

Du 1er septembre au 30 juin : du mercredi au dimanche de 11h00 à 18h00. Fermé les mardis.

Du 1er juillet au 31 août : tous les jours sauf le mardi de 10h00 à 19h00.