L’Autre Fleuve, rêver de la fin de la guerre

Durant ses nuits, Ayelet Berman-Cohen rêve de tranquillité, de magie et d’amour. Née en Israël en période de guerre, l’artiste transmet un message d’espoir à travers ses textes.

Ayant grandi dans ce climat, Ayelet Berman-Cohen, attachée à ses racines, cherche à apporter une vision positive du monde et de son futur. Depuis plus de 20 ans, l’artiste reçoit des messages de paix et de sécurité dans ses rêves. Une fois réveillée, elle les retranscrits sur papier ou parfois les représente par le biais d’œuvres physiques.

Guidée par ses visions, elle voit une rivière tranquille qui lui propose un autre chemin que la guerre. Un autre fleuve qui n’est visible que par ceux qui veulent le voir et qui porte la magie, ce qui est du divin auquel nous ne pouvons pas accéder physiquement. Ce canal, elle essaye de le partager et de le faire exister aux yeux d’autrui alors qu’elle sait que tout le monde est capable de le voir.

Exposés à la fondation ADAMA, ses textes sont traduits en anglais, français hébreux et arabe sur de longs parchemins afin de prôner cette entente et les rendre accessibles à tous sous différentes formes.

En voyant toutes ces guerres dans le monde, l’artiste se perd et s’empare de sa culpabilité pour communiquer son imagination du vivre ensemble qui lui donne espoir. Cette utopie est plus importante que tout ce que l’on voit et c’est en y rêvant que l’on peut la rendre réelle.

Dans cette œuvre, elle évoque les phases de guérison pour accéder à la paix : la peine, la guerre, guérir, le processus de guérison, le pardon et la compassion. Des étapes cruciales pour amener un apaisement sincère sans limite d’expression avec communication.

Les langues hébraïques entrent comme en vibration à travers les sons et syllabes pour transmettre ce message. L’artiste opère une déclinaison des mots pour éclairer le négatif et le positif dans ce chaos.

Ayelet Berman-Cohen ne prend en aucun cas partie et se révolte face à toutes les guerres. Elle demande la fin de ces meurtres et un début de cohabitation. À travers l’art, elle rend accessible un terrain commun où les mémoires se mélangent et se partagent. Les cultures ont toujours évolué ensemble qu’elles soient similaires ou différentes et ce processus d’acculturation est indispensable pour l’épanouissement de l’être humain et de sa vie sur Terre.

Ces 20 ans d’écriture liés à sa mémoire individuelle ne sont pas que des rêves mais aussi des efforts, qu’elle rend visibles afin de les faire exister comme si elle en était responsable. Et au-delà de cette paix rêvée, la magie nous accompagne dans cette lutte contre nous-mêmes pour ce calme. Cette magie des âmes qui se réunissent et qui ne font plus qu’un est le véritable amour divin qui apparaît à notre échelle et le seul qui doit nous guider.

Pour croire en cette utopie, on se doit de dépasser tout point de vue religieux et politique et d’être naïf afin de répandre cet espoir et foi en l’homme.

Profondément révoltée, l’artiste s’exprime plus à travers des textes que des images visuelles. Dans son rôle de messagère elle sensibilise à toutes les guerres et toutes les haines qui la renversent.

Des textes bouleversants qui donnent une place importante à ce message de paix qui nécessite d’être répandu.

Eugénie Van Rijn

Du 12 avril au 12 mai 2024

Mémoire de l’Avenir, 45/47 rue Ramponeau, 75020 Paris

Ouvert du jeudi au samedi de 12h à 19h, entrée libre