Les producteurs

Il demeure assez rare, pour ne pas dire totalement exceptionnel, qu’un metteur en scène connaisse un tel succès à la fois critique et populaire. Ce ne sont pas moins de 6 productions signées Alexis Michalik actuellement à l’affiche dans la capitale ou en tournée hexagonale. Edmond avait donné un coup d’accélérateur et le démarrage de la comédie musicale « Les producteurs » ferait pâlir d’envie toutes les grandes salles parisiennes.

La signature Michalik attire toujours plus de spectateurs et ce n’est que justice, tant elle soulève l’enthousiasme de ceux et celles qui se rendent au Théâtre de Paris. La patte du maître frappe encore, dans un rythme endiablé, porté par un casting digne de Broadway ou du West-End londonien.

Il dément cette idée rebattue qu’en 2022 on ne pourrait plus rire de rien. Faut-il en effet rappelé que le film de Mel Brooks et l’adaptation sur scène décrièrent la chronique. Osé, irrévérencieux, déjanté, scandaleux… les adjectifs plurent sur le dos amusé d’un cinéaste de génie. Ici, le livret se voit quelque peu tronqué, la volonté consistant à condenser l’histoire sur deux heures sans entracte. Mais rien de ce qui fit dresser les cheveux sur la tête n’a été ôté. On suit avec délectation les aventures de deux producteurs véreux, plus désespérés et minables que gangsters. Max et Leo entreprennent de monter un navet aux fins d’extorquer l’argent des assurances, convaincus que la première représentation sera la seule.

La recette imparable tient toutes ses promesses. Une fois encore, Alexis Michalik joue la mise en abîme, lui qui aime tant parler du théâtre à l’intérieur du théâtre. Autant pour en moquer les travers que pour lui clamer son amour. Pétri de références –on peut y voir des clins d’œil à Gérard Oury comme à Charlie Chaplin- les comédiens s’en donnent à cœur-joie dans une fresque granguignolesque et réjouissante. Le mauvais goût assumé du sujet à l’intérieur du sujet et l’outrance tirent le meilleur du théâtre de boulevard, de celui de l’absurde que de créations plus pointues justifiant d’une portée politique ou sociétale. Sur l’ensemble de l’œuvre de Michalik, « Les producteurs » s’apparentent à un bouquet final, parvenant à faire étinceler chacune des facettes que le spectacle vivant peut présenter. Si l’écriture originelle et son exploitation par la direction d’acteurs portent les germes et les gemmes de la réussite, c’est aussi, ô combien, aux rôles titres qu’on doit une telle jubilation. Raison pour laquelle Vents d’Orage vous emmène à la rencontre de Serge Postigo et Benoit Cauden, pour qu’ils vous disent le plaisir qu’ils prennent à vous combler chaque soir :

(lien vers le fichier audio)

Le pitch : Le show musical de Broadway le plus primé de tous les temps arrive enfin en France, dirigé par le metteur en scène le plus récompensé ces dernières années (Edmond, Le cercle des illusionnistes, Le porteur d’Histoire...) : Alexis Michalik. Ce spectacle donné à Broadway à partir de 2001, est resté à l’affiche plus de 6 ans avec un succès public et critique retentissant. Une occasion exceptionnelle pour le public français de retrouver l’humour caustique, irrévérencieux et déjanté du réalisateur américain Mel Brooks et de son film Les Producteurs (1967).

Un producteur proche de la ruine imagine une arnaque à l’assurance en montant la pire comédie musicale, sur un scénario indigent, dirigée par le pire metteur en scène, avec un casting improbable… rien ne se passera comme prévu. Une occasion exceptionnelle de retrouver l’humour caustique, irrévérencieux et déjanté de Mel Brooks.

David Fargier

Les producteurs

Livret et musique : Mel Brooks – Mise en scène : Alexis Michalik – Avec : Serge Postigo, Benoit Cauden, David Eguren, Andy Cocq, Régis Vallée, Roxane Le Texier, Alexandre Bernot, Loai Rahman, Léo Maindron, Sébastien Paulet, Hervé Lewandowski, Mélissa, Linton, Véronique Hatat, Eva Tesiorowski, Marianne Orlowski et Carla Hugon

Du mardi au dimanche, jusqu’au 8 mai 2022

Théâtre de Paris, 15 rue Blanche, 75009 Paris

Réservations