Plus d’une soixantaine de tirages contemporains sont exposées à la Galerie Roger-Viollet du 26 janvier au 25 mars 2023. Cette nouvelle exposition immortalise en noir et blanc, à quelques exceptions en couleur près, l’histoire de l’émancipation des femmes au siècle dernier. Les photos sont là… comme des faits visuels légendés. Cette exposition fait suite à la parution du livre « Une Histoire photographique des femmes au XXe siècle » d’Agnès Grossman aux éditions Gründ. « C’est un témoignage intéressant pour les jeunes générations », nous déclare ce jeudi matin la journaliste écrivaine qui a légendé cette sélection d’images qui retracent et font revivre la destinée de ces femmes, nos ancêtres qui ont vécu, aimé, enfanté avant nous. Sans trop se plaindre contre le sexisme ambiant de l’époque.
« Ce n’est pas un travail exhaustif d’historien, mais plutôt de documentaliste iconographique, presque un album de famille avec son lot de photos de la vie quotidienne de femmes anonymes qui ont gagné durement leur vie, à l’image de ces femmes poussant des chariots remontant de la mine, à Bruay-en-Artois vers 1910 », précise Gilles Taquet , le directeur de l’agence Roger-Viollet, transformée désormais en galerie éponyme, véritable référence dans le secteur de l’archive photographique. Avec un patrimoine de 6 millions de photographies.
S’affranchissant de la tutelle de leur père ou de leur mari, les femmes finissent par obtenir tous les droits civiques, à l’égal des hommes. Avec la bénédiction de Simone de Beauvoir et de Gisèle Halimi. Ces cent années ont été pour les femmes une conquête décisive de leur liberté qui s’est concrétisée entre 1990-2000 et elles concernent nos mères, nos grand-mères, nos arrière-grand-mères. On peut dire qu’elles reviennent toutes de loin et que le combat pour « à travail égal, salaire égal » continue.
« Le féminisme a triomphé d’une société fondée sur une domination masculine plurimillénaire. Il a obtenu qu’on grave dans la loi qu’une femme est libre de son corps, propriétaire de sa vie, et l’égale d’un homme. Alors même que c’est la révolution la plus profonde que notre civilisation ait connue, elle gagne à peu près tous ses combats sans faire de morts. Bien qu’il reste du chemin à faire, on pense un peu naïvement que ses victoires sont des acquis solides », conclut Philippe Val, pas dupe de l’enjeu.
Christian Duteil
Photos galerie Roger-Viollet
Du 26 janvier au 25 mars 2023
Galerie Roger-Viollet, 6 rue de Seine, 75006 Paris
du mardi au samedi de 11h à 19h