Wonder

Wonder

Si c’est un verbe il interroge, si c’est un nom il émerveille. Si dans son travail l’artiste questionne son environnement, l’intime, le social, le politique, la matière, l’évolution, le changement, c’est parce qu’à un moment il a été interpelé, s’est étonné. Pour Socrate, l’émerveillement est à l’origine de la sagesse, et donc de la quête philosophique, quête similaire à celle de l’artiste.

De l’émerveillement vient le « merveilleux », et donc l’idée du beau, de l’imaginaire, du mystère. L’Art, quel que soit la forme qu’il prend, tout comme la nature, est le lieu privilégié de l’expérience de l’émerveillement. L’art a la capacité de provoquer ce moment suspendu où s’efface distinction entre le sujet et l’objet, où l’on sort de soi, où il est possible de dépasser les limites.

Dans une société où tout est calculé, maîtrisé, intellectualisé, matérialisé, où tout doit être rentable et efficace, l’émerveillement nous invite à vivre une possibilité poétique: il permet l’irruption de l’inattendu, de la surprise…

Mémoire de l’Avenir, dans son exposition collective WONDER, présente le travail de 12 artistes qui, à travers la photographie, la vidéo, la sculpture, l’installation, le dessin ou encore la peinture nous invitent à explorer à travers eux l’inattendu, le grave, le beau, l’insignifiant, l’important, l’individuel et le collectif, les mondes intérieurs et extérieurs.

Abdias NGATEU (Cameroun)

Le travail d’Abdias Ngateu est habité par la considération de l’Homme dans les sociétés africaines. Ses personnages, toujours moitié humain moitié animal, sont représentés dans des scènes de vies quotidiennes (marché, départ vers l’école, la mosquée ou l’église), sur ou à côté du principal mode de transport des grandes métropoles africaines: la moto taxi. Pour l’artiste elle incarne à elle seule la corruption de l’élite politique qui empêche notamment le développement d’infrastructures routières. La moto taxi, loin d’être le plus sûr, reste le moyen de transport le plus pratique pour se déplacer. En 2017 Abdias Ngateu a remporté le 3ème prix Pascale Marthine Tayou au concours jeunes espoirs.

Le retour du marché
Acrylique sur toile
Abdias NGATEU
Cameroun

Barbara DELEUZE (France)

MUNDARIUM : c’est le lieu qui contient tous nos mondes inventés. Le projet MUNDARIUM se propose de faire découvrir nos univers secrets. L’artiste a enfermé « nos mondes intérieurs » dans des boites transparentes. Circonscrite dans une petite boite, notre singularité peut être appréhendée sans peur et s’exposer joyeusement à la curiosité de tous. D’une ambiance à une autre, nos univers singuliers apprennent à se côtoyer ; l’univers des uns interroge celui des autres. Ce projet est né de son incapacité à dessiner et à écrire des livres. Elle a alors écrit de courtes phrases et rempli des boites avec des objets.

Poule élevée en plein air
Modules
Barbara DELEUZE
France

Emily FITZELL et James ROGERS (Europe)

Ambulithics amorce une approche des matériaux et des objets de tous les jours fondée sur l’idée du jeu entre le visible et l’invisible, le concret et l’abstrait, l’expérience et l’imagination. Au moyen de procédés narratifs interactifs, ambulithics s’emploie à susciter la curiosité de ses visiteurs-ses et à mettre en question l’emprise des modes habituels de perception sur leurs conceptions de l’espace et du temps. L’installation requiert une collaboration physique et imaginative de la part des spectateurs.  Ambulithics est une invitation à habiter sa forme – soit en personne soit de loin – à activer sa masse solide et inerte au moyen des corps en mouvement.

AMBULITHICS
Sculpture, performance, photographies et video
Emily FITZELL & James ROGERS
Europe

Herbert TILLY (France)

Le projet Spectrograd est un ensemble de photographies numériques prises à très basse luminosité. L’artiste a utilisé délibérément un appareil aux performances médiocres pour générer un «bruit numérique». Bien qu’il s’agisse d’images en couleur, les résultats obtenus sont noirs ou très sombres. Il s’agit ensuite de révéler l’image fantôme contenue dans ce noir, en la dynamisant puis en lui appliquant un filtre noir et blanc. Les images ainsi traitées peuvent s’apparenter, pour certaines, à des eaux fortes, pour d’autres à des dessins pointillistes au charbon. Il s’agit pour Herbert Tilly, d’une errance nocturne, une chasse aux fantômes dans une ville d’Europe centrale, au cœur de l’hiver. Il s’agit également d’impressions, au sens propre comme au figuré, c’est à dire l’action d’un corps sur un autre.

Spectrograd
Photographies
Herbert TILLY
France

Aimé SEMASSA (Côte d’Ivoire)

La Danse, moyen de communication non verbal de l’être, est l’endroit par excellence où se traduit sur le corps l’imaginaire, le beau, l’émerveillement de l’esprit. Interrogations sur le social, le politique et la religion…. l’Homme traduit sa pensée sur des corps en mouvements. Aimé Sémassa tisse sa toile dans l’univers des arts et de la culture. C’est dans les domaines de la chorégraphie, la danse et la photographie qu’il va se positionner à travers plusieurs créations dont les plus significatives sont : (1 -Mon histoire, ma tradition) (2- je suis peut être muet, mais mon corps parle) ( 3- Regarde la beauté de l’Afrique) ( 5- de l’eau potable dans les écoles primaire) (6 – la mer parle aux roches )

je suis peut être muet, mais mon corps parle
Danse et photographies
Aimé SEMASSA
Côte d’Ivoire

Isabelle TERRISSE (France)

Isabelle Terrisse s’intéresse aux transitions insolites qui, dans notre espace quotidien, produisent de discrets décalages, apportent de l’ambiguïté et nous font basculer dans l’étrange. Son travail consiste à transformer, détourner, décaler jusqu’à la perte de l’identité d’origine pour offrir un autre sens. Elle procède à des translations et expérimente la transition d’un état à un autre par simple déplacement du contexte. Dans ce nouvel état, les constituants d’origine sont méconnaissables et deviennent autre. Les contraires s’assemblent pour former des oxymores en volume.

Nids d’Abeile
Sculptures
Isabelle TERRISSE
France

Jamie ROMANET (USA-France)

La diversité des expressions que produisent les émotions sur le visage humain est au centre du travail de Jamie Romanet. C’est une immersion dans l’intime: angoisses, peurs, pensées et expériences emmagasinées qu’elle retranscrit de manière spontanée et rêveuse grâce à différents medias avec une prédilection pour l’aquarelle et l’encre. En utilisant une variété de techniques, c’est une recherche de l’image et de la forme qui préoccupe l’artiste. Pour attirer le regardeur dans ce monde de l’intime, Jamie Romanet choisit le petit format et questionne ainsi notre relation à l’individuel et au collectif.

Untitled
Pastel à l’huile
Jamie ROMANET
USA-France

Leonid ZEIGER (Israël)

Pour Leonid Zeiger, le crâne est à la fois l’objet organique le plus complexe et le plus intéressant à dessiner , et le plus fascinant par l’essence abstraite de sa forme. Il cherche, à travers sa série Skulls, à transformer le crâne en un paysage fantastique – en une sorte de planète avec des montagnes, des gorges, des ruisseaux, des champs, des cavernes – un microcosme, un vaisseau spatial ou même un léviathan.

Skulls
Mine de plomb sur papier beige
Leonid ZEIGER
Israël

Nathalie BIBOUGOU (France)

Il y a dans les peintures récentes de Nathalie Bibougou cette tendance à l’irrationnel, comme un double plan du réel et de l’imaginaire. Pour l’artiste quand un tableau est achevé, le doute subsiste encore, ce qui appartient au réel ou au rêve reste indéfini. Elle part du principe que nous ne devons pas expliquer les images mais les accepter telles qu’elles sont. Si dans ses toiles, la mort côtoie une figure féminine, c’est sans doute parce que pour l’artiste la vie et la mort sont intrinsèquement liées, mais aucun symbole littéraire ou fabriqué n’est inséré. Ses tableaux ont une signification immédiate avant tout. Le cerf, le chien, le chat, l’oiseau… sont des obsessions visuelles qui lui apparaissent d’une façon ou d’une autre et prennent leur place sur la toile. Parfois un élément inattendu ou inquiétant surgit et peut suggérer une dimension à un portrait, peut- être plus vraie que la simple réalité.

Marie-Madeleine pénitente
Huile sur toiles
Nathalie BIBOUGOU
France

Nicolas MOUSSETTE (France)

Nicolas Moussette a créé une histoire, un contexte géographique et même étatique autour de la ville d’Addictionville. Cette ville n’est autre que la capitale d’un Etat, la Tyranie d’Olethros (en grec «perdition»). Le projet Addictionville est multiforme: parti d’une oeuvre sculptée représentant la capitale de l’Etat d’Olethros, le projet se poursuit en parallèle par l’évocation des grands traits de l’histoire et de la culture de cet état de perdition, au moyen de créations thématiques autour de l’addiction.

Addictionville
Sculpture-Installation
Nicolas MOUSSETTE
France

SCALY & Johan DESMA (France)

Scaly, plasticienne, et Johan Desma, photographe, proposent à travers ces photographies un univers foutraque et décadent dans un mélange de beau et de bizarre. Ces photographies nous transportent de façon burlesque dans l’érotisme et s’inscrivent au-delà de tout jugement moral. Le travail de Scaly et Johan Desma invite à questionner le rapport au corps, à la norme, à l‘esthétisme, à la sexualité. Les scènes sont comme un charme, un rituel auquel on assiste sans être dupe de ce qui est mis en oeuvre.

La tribu de Scaly : un samedi au manoir
Photographies
SCALY & Johan DESMA
France

Luz FANDINO (Brésil)

Dans cette série, L’artiste questionne le processus. «Cela ressemble à une photographie mais c’est une peinture qui a été photographiée en cours de réalisation». L’une des deux images contient des mots comme «medo» qui signifie en portugais la peur. Les mots font partie du travail de l’artiste. C’est pour elle un processus d’écriture dans un espace qu’elle qualifie de chaotique et liquide. Selon l’artiste, les humains ne perdent jamais leur essence quoi qu’il arrive, ils se métamorphosent continuellement. Son travail vise à montrer la perte temporaire de cette essence. Selon le philosophe Bauman, tout se transforme. Lorsque les choses se transforment, nous devons résister et trouver notre point de départ vers un avenir meilleur.

Momento
Encre sur papier et photographies
Luz FANDINO
Brésil

Mémoire de l’Avenir / Memory of the Future
45/47 rue Ramponeau
75020 Paris
du lundi au samedi de 11H-19H

http://www.memoire-a-venir.org/