C’est au théâtre de la Contrescarpe que les amateurs de théâtre ont la joie d’assister à la représentation de Jeanne d’Arc. Une pièce de théâtre qui porte la signature de Monica Guerritore pour la mise en scène et le texte avec la participation de Séverine Cojannot dans le rôle de Jeanne d’Arc et celle de Bénédicte Bailby et Jeanne Signé pour la direction artistique.
Jeanne d’Arc se révèle au public dans une très grande simplicité, à travers plusieurs personnalités, plusieurs visages : une jeune femme combattante, une enfant de condition simple, et par-dessus tout une grande croyante !
Séverine Cojannot incarne à la perfection le rôle de Jeanne d’Arc, un jeu authentique, sincère et sans démesure.
La pièce retrace le procès de Jeanne d’Arc par les pères de l’église catholique. Le texte montre avec une grande clarté la cruauté du procès, les manigances, la manipulation que la jeune femme âgée de seulement 19 ans subit.
Au fur et à mesure que le procès avance, le public découvre à la fois la personnalité de Jeanne d’Arc mais aussi son combat : garder sa droiture et mourir ou bien plier face à l’ennemi. Son histoire est révélée petit à petit, de son adolescence où elle reçoit ses premières locutions et apparitions de Saint Michel Archange, à son chemin spirituel, tout porte la présence de sa foi.
Jeanne d’Arc, patronne de la France, est canonisée en 1920 ; elle représente le symbole de la lutte et de la résistance contre l’oppression sous toutes ses formes. Elle a d’ailleurs été prise comme modèle de la république et de la démocratie à partir du XXe siècle.
La pièce montre un procès épuisant, éprouvant physiquement et moralement. La jeune femme à bout de forces finit par nier ses dires le temps d’une nuit connue sous le nom de “ la nuit du doute”. Après quoi, Jeanne revient le lendemain matin au procès, plus forte que jamais, sans aucun doute, prête à accepter son destin.
Parallèlement à cela, la configuration du théâtre de la Contrescarpe facilite la concentration des spectateurs qui peuvent ainsi se laisser absorber par la pièce.
Une pièce faite pour tout le monde, qui permet de prendre du recul sur de nombreux faits d’Églises, le tribunal de l’inquisition, le droit canonique, la puissance de l’Église et son rapport à l’Etat. Enfin Monica Guerritore nous dit ceci “Dans ma mise en scène, je cherche à faire revivre ce mystère lumineux et tragique en m’approchant du cœur de la vocation de Jeanne, de l’appel de son âme, qui s’est fait action à travers l’esprit. Dépassant les clichés et les images laissées à la postérité. »
Rosalba Palazzi di Tucci Savo
photos : Fabienne Rappeneau
Jusqu’au 3 janvier 2021, du mercredi au samedi à 19h et le dimanche à 18h30
Théâtre de la contrescarpe 5, rue Blainville 75005 Paris.