19 heures. Le rideau du théâtre Edgar, situé au 58 boulevard Edgar Quinet à Paris, se lève, la lumière s’éteint. Topeau (Luq Hamett), fraîchement employé de mairie et légèrement alcoolique, il faut le souligner, nous raconte sa première journée. Dans les décors colorés de Claude Pierson, évocatrice de la fin du 18e siècle, les péripéties s’enchaînent à grande cadence. L’intrigue s’installe rapidement : il sera question d’un mariage arrangé, d’un amour impossible, d’un duel au fleuron, et surtout de retournements de situation rocambolesques.
Les premiers rires ne se font pas attendre. L’ivrogne fait des blagues à Planturel (Emmanuel Vieilly), un maire moins coriace qu’il n’en a l’air, Madame Jambart (Gwénola de Luze), veuve de Jambart (Jean-Marie Lhomme), est une belle-mère portant un amour plus que protecteur à son futur gendre, nommé Barillon (David Martin), tandis que sa fille, Valentine (Rosalie Hamet), s’épargnerait bien ce mariage avec un homme de deux fois son âge, d’autant plus qu’elle est amoureuse de Fabrice (Stéphane Ronchewski). Le rythme soutenu des dialogues ainsi que la fréquence des rebondissements ne laissent pas le temps à un public hilare de s’ennuyer.
Les chansons sont entraînantes, les costumes originaux, et la bonne humeur générale de ce vaudeville lui assure un grand succès, avec plus de 90 représentations à son actif. Il est adapté par Emmanuelle Hamet à partir de l’œuvre originale de Georges Feydeau, « Le Mariage de Barillon », un vaudeville du célèbre auteur qui demeure néanmoins assez méconnu de nos jours.
photo tous droits réservés Fabienne Rappeneau. Toute utilisation, diffusion interdite sans autorisation de l’auteur.
Ciel, ma belle-mère !est une adaptation moderne qui ne perd rien de l’humour de l’homme de théâtre, qui avait choisi le vaudeville parmi tous les genres théâtraux : « je remarquai que les vaudevilles étaient invariablement brodés sur des trames désuètes, avec des personnages conventionnels, ridicules et faux, des fantoches. Or, je pensai que chacun de nous, dans la vie, passe par des situations vaudevillesques (…) En fallait-il davantage ? Je me mis aussitôt à chercher mes personnages dans la réalité, bien vivante, et, leur conservant leur caractère propre, je m’efforçai, après une exposition de comédie, de les jeter dans des situations burlesques ».
Julie Goy
Ciel, ma belle-mère !
Adaptation de Emmanuelle Hamet d’après « Le Mariage de Barillon » de Georges Feydeau et Maurice Desvaillières
Du mardi au samedi à 19h ou 21h (en alternance une semaine sur deux)
Séances supplémentaires tous les samedis à 17h lorsque le spectacle est à 21h et un dimanche sur deux à 17h30 (jusqu’au samedi 30 avril)
Théâtre Edgar, 58 boulevard Edgar Quinet 75014 Paris
Réservation : https://www.vostickets.fr/Billet?ID=THEATRE_EDGAR&SPC=17217