Galerie Sparts

« L’art n’a de valeur que s’il est échangé »

Les premiers questionnements …

Tout a commencé en 1984, alors que Laurent Deschamps est étudiant en finances à San Francisco pour devenir broker.

Le hasard d’un ami qui part en week-end et qui lui propose de tenir la galerie pendant 48h va provoquer une remise en question chez Laurent Deschamps, actuel propriétaire de la galerie SPARTS.

La galerie exposait alors des peintures d’une artiste française. Un couple entre dans la galerie et se met alors à discuter devant trois œuvres qui les intéressent pour savoir laquelle ils vont acquérir. Observant la scène pendant deux heures entières, Laurent Deschamps tente de comprendre leurs échanges, le vocabulaire si technique qu’ils emploient tout en sentant qu’il y a une logique, un raisonnement dans leurs paroles.

Le couple se décide pour l’une des trois œuvres et laisse Laurent Deschamps avec un chèque de 20 000 francs en lui indiquant de faire livrer l’œuvre à l’adresse indiquée sur le chèque.

Un questionnement envahit alors Laurent Deschamps qui dès le lendemain s’assoit à la place où était le couple pour se remettre en situation face aux trois œuvres et comprendre la lecture précise et cohérente des acheteurs. Aujourd’hui encore, cette quête du « pourquoi ? » reste au cœur du travail du galeriste.

Il oublie alors ses études et entre pleinement dans le monde de l’art. Depuis 1984, il est toujours resté à Saint-Germain-des-Prés, le quartier qui selon lui rassemble la plus grande variété de libraires, collectionneurs, marchands.

Après avoir travaillé 10 ans dans la galerie Sparts puis 10 ans dans la galerie Aka (22 rue de Seine), Laurent Deschamps se met à son compte au début des années 2000 pour revenir là où tout a commencé : dans la Galerie SPARTS.

Le hasard de la vie, voilà ce qui l’a mené à avoir sa propre galerie.

La démarche de Laurent Deschamps

En se lançant dans l’univers de l’art, un nouveau défi s’impose à Laurent Deschamps qui se dit marchand avant tout. Pour lui le rôle d’un marchand est de trouver le fil conducteur entre l’artiste et le collectionneur, cette logique qui fait oublier l’argent et qui met l’art au centre de toutes les considérations et au service des émotions.

Pour arriver à cet échange, le marchand doit s’attacher au choix des artistes mais également au choix des œuvres et surtout au choix des collectionneurs. Trois éléments qui doivent s’accorder parfaitement pour faire naître l’échange avec une simplicité évidente.

Le choix des artistes, des œuvres …

Laurent Deschamps mise sur les œuvres directement sorties de l’atelier. Ses priorités sont la qualité du travail, l’authenticité du geste, du travail qu’il veut artisanal. Les œuvres ont pour mission de provoquer des sensations ultimes, primaires, tout en simplicité.

Le parti pris de la galerie de n’exposer qu’un artiste à la fois permet selon Laurent Deschamps de « rentrer dans la substantifique moelle de son art ».

Pour faire son choix, il compte avant tout sur son instinct et sur cette fraîcheur du regard qui amène une émotion intacte et si proche de l’auteur.

Qu’importe le style pourvu qu’il y ait l’émotion.

La galerie

Au 41 rue de Seine, dans le quartier historique de Saint-Germain-des-Prés, la galerie SPARTS est située au fond d’une cour calme et lumineuse.

De grandes baies vitrées permettent dès le premier coup d’œil d’apercevoir les œuvres exposées à l’intérieur de la galerie.

Il s’agit ensuite de déambuler dans cet espace agréable et chaleureux pour découvrir l’artiste du moment.

Les rencontres

Deux rencontres ont profondément marquées Laurent Deschamps : le peintre Francis Bacon qu’il a rencontré dans une galerie et le collectionneur milliardaire mexicain Juan Antonio Perez Simon qui l’a invité à découvrir sa collection à Mexico.

Cette dernière rencontre est sans aucun doute la plus importante pour Laurent Deschamps qui en parle encore aujourd’hui avec une émotion intacte. Il se souvient de cette collection dont le fil conducteur est si évident car constitué par un seul homme, de manière personnelle.

L’anecdote

Il y a quelques mois, alors qu’il installe une sculpture de Nicolas Lavarenne devant sa galerie, Laurent Deschamps se trouve confronté aux revendications des copropriétaires de l’immeuble qui ne souhaitent pas avoir une sculpture à l’extérieur de la galerie car la cour est un espace commun.

La sculpture qu’il a choisie représente une femme nue en train de faire une pirouette.

Face aux demandes des résidents de retirer l’œuvre de la cour, Laurent Deschamps réagit d’une manière très étonnante et ajoute une deuxième sculpture, cette fois-ci représentant un homme nu allongé sur un fil.

Scandalisée, une habitante de l’immeuble vient alors lui dire qu’il ne peut pas laisser les deux sculptures dans la cour.

Sans savoir qu’il aurait le dernier mot, Laurent Deschamps lui dit alors qu’il n’y a pas deux sculptures mais bien une seule, c’est un couple.

La femme s’est alors approchée du couple et a observé les deux figures pendant de longues minutes avant de déclarer : « Si c’est un couple, ça va ! Mais avant la femme était seule, c’était indécent ».

L’obstination de Laurent Deschamps a eu raison des plus réticents.

Le dernier mot :

Si Laurent Deschamps ne devait choisir qu’un seul mot pour qualifier sa galerie et son travail ce serait « l’authenticité ».

Marion Vital, étudiante en Master 1 marché de l’art, IESA, Paris

Galerie SpArtS – 41, rue de Seine – 75006 Paris
La galerie est ouverte de 14h30 à 19h30, du mardi au samedi
http://www.spartsgallery.com/