Jeunes – générations : La jeunesse en France

Jeunes – générations

1 commande publique, 15 photographes, 8 expositions, 1 publication

 

Depuis le 1er mars, les voyageurs qui arpentent la salle des pas perdus de la gare de Lyon à Paris peuvent découvrir des photographies sur le thème « jeunes – générations »

En octobre 2016, une commande photographique nationale a été lancée par le ministère de la Culture et de la Communication et pilotée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en collaboration avec l’association CéTàVOIR, sur le thème de «La jeunesse en France».

Quinze photographes auteurs évoluant dans le champ de l’image fixe documentaire ont été sélectionnés. Les photographies réalisées constituent un exceptionnel corpus documentaire, représentatif à la fois de la diversité des territoires et de la vitalité de la création contemporaine.

«La jeunesse en France» met en lumière les acteurs d’un monde en devenir, que ce soit à travers leurs pratiques culturelles ou leur préparation à la vie. Au printemps 2017, huit expositions permettront au plus grand nombre de découvrir ce projet.

Le ministère de la Culture et de la Communication présente sur ses facades une sélection de clichés issus des séries réalisées par les 15 photographes : Pablo Baquedano, Marie-Noëlle Boutin, Gilles Coulon, Chimène Denneulin, Claudine Doury, Gabrielle Duplantier, Guillaume Herbaut, Yohanne Lamoulère, Stéphane Lavoué, Géraldine Millo, Myr Muratet, Alexandra Pouzet et Bruno Almosnino, Lola Reboud, Klavdij Sluban, Patrice Terraz.

Une autre sélection sera présentée dans les gares de Bordeaux, Lille, Marseille, Paris – Gare de Lyon et Strasbourg, grâce à l’engagement exceptionnel de SNCF Gares & Connexions

Les artistes :

Pablo Baquedano : Night-Clubs. Que font les jeunes quand leurs campagnes s’endorment ? Ils font comme leurs compatriotes des villes, ils sortent en boîte, ils se retrouvent au Coco Loco ou à La Nuba. Toutes ces discothèques un peu désuètes survivent pour leur donner un lieu où se réunir et passer une bonne soirée entre amis, histoire de faire un peu de bruit au sein de territoires parfois un peu (trop) assoupis.

Marie-Nöelle Boutin : Territoires de jeunesse. Ils s’appellent Adrien, Paul, Philippe, Hugues, Baptiste, Hugo, Cyril, Samantha, Marion et Karine et sont originaires du Pas-de-Calais, issus pour la plupart, du milieu rural. Ils sont en bac professionnel ou en formation d’apprenti au lycée agricole de Radinghem et espèrent travailler dans le secteur de l’agriculture en reprenant une ferme ou en devenant salariés agricoles. Ils poursuivent leurs rêves d’enfant : s’occuper des animaux, conduire le tracteur et être en contact avec la nature, même s’ils connaissent la difficile réalité du métier aujourd’hui

Gilles Coulon : Extime ou l’intimité exposée. La génération «Z» bien que décrite comme «silencieuse», s’exprime, partage, se dévoile. La profusion d’images réalisées et échangées par cette jeunesse sur les réseaux sociaux est un trésor iconographique qui nous parle sans filtre de son humeur, ses espoirs, ses amours, ses détresses. Grâce à la complicité de 7 jeunes de la région parisienne, «Extime» plonge dans ce fonds d’images et le restitue sous forme de portraits mosaïques, ouverts sur leurs rêves, leurs doutes et leurs préoccupations quotidiennes.

Chimène Denneulin : 11 rue de la Maison Blanche. Le 11 rue de la Maison-Blanche à Nantes héberge le service central d’état civil du ministère des Affaires Étrangères et du Développement International. Ce service établit les actes de naissance pour les Françaises et les Français nés à l’étranger. Que l’on soit née ou né de parents français, sur des territoires anciennement sous administration française, française ou français par adoption, par mariage, ou encore à la suite d’une naturalisation

Claudine Doury : Les nouveaux visages du théâtre. «Il n’est pas si évident, lorsqu’on est issu d’un milieu ”défavorisé” d’accéder à un processus artistique et les ateliers “1er acte”, créés en 2014, ont cette volonté d’ouvrir le recrutement des écoles de formation d’acteurs et aussi les plateaux de théâtre à une diversité plus représentative de la population. Cette série présente ma vision de ces acteurs modernes qui s’emparent des savoir-faire et des traditions séculaires du métier.»

Gabrielle Duplantier : Que deviennent les enfants d’ici. J’ai animé un petit atelier photo argentique dans une école primaire de la ZUP de ma ville, Bayonne, de 2005 à 2012. Les enfants qui le fréquentaient avaient une dizaine d’années et nous nous y sommes croisés quasi quotidiennement. J’ai voulu les retrouver là, dans le nouveau monde de leur adolescence mi-enfants, miadultes, ni enfants, ni adultes…

Guillaume Herbaut : GEEKS2 : Des supers héros en Picardie. Picardie, une web-série tournée par des jeunes se bat contre les clichés. A Tergnier, ville sinistrée, touchée de plein fouet par la crise, une association, les GEEKS2, lutte contre l’exclusion et le décrochage scolaire en s’appuyant sur le tournage d’une web-série déjantée. Ils sont les héritiers de l’esprit ouvrier et cheminot basé sur la solidarité. Ils font le lien entre une époque industrielle révolue et l’ère des nouveaux médias, entre la culture des fêtes populaires et la culture manga.

Yohanne Lamoulère : Des histoires d’amour à Marseille : le mythe de Gyptis et Protis. Le mariage de Gyptis et Protis symboliserait l’alliance de deux peuples. Pour le phocéen quittant sa terre natale, il faut croire à des mythes pour avoir le courage de partir et de peut-être trouver amour et postérité. Aujourd’hui, la relation amoureuse peut-elle constituer le socle qui nous retient vertical sur terre ? Les jeunes, aspirés par le tumulte du monde, se réfugient-ils dans ces douces promesses ? Le mythe s’inscrit dans l’image de terre d’accueil et de métissage que représente Marseille. Dans l’inconscient collectif, la ville apparaît comme une terre promise, un lieu où «n’importe qui, de n’importe quelle couleur, pouvait descendre d’un bateau et se fondre dans le flot des autres hommes»

Stéphane Lavoué : Leur choix. Une jeunesse bigoudène. Alors que tout le monde déplore que le pays bigouden (la pointe sud-ouest du Finistère) se vide des ses jeunes, certains d’entre eux décident de rester. Par choix. Ce choix, fort, courageux et alternatif, est motivé par leur attachement viscéral à ce bout de terre, battu par les vents et les vagues. Ils refusent de rejoindre les villes, où rien ne les rattache, et veulent garder le contact avec l’océan. Cette jeunesse déterminée, ces jeunes marins pêcheurs, forgerons, charpentiers, ouvriers et ouvrières de criée, fileteuses de conserveries, ont décidé de vivre ici.

Géraldine Millo : Vestales. Ce sont en grande majorité des filles. Elles ont entre 15 et 20 ans. Elles en ont fini avec l’école générale et se sont orientées vers les filières du soin ou du service. Nouvelles déesses du foyer, ces jeunes vont assumer les fonctions, souvent dévalorisées, qui relevaient autrefois du domestique : s’occuper des enfants, des anciens, du linge…

Myr Muratet : CityWalk. C’est une étude photographique sur la jeunesse d’un territoire bouleversé ces dernières années par des changements urbains et sociaux majeurs, comme les travaux du Grand projet de renouvellement urbain de Paris. Dans ces quartiers historiques et populaires du Nord de Paris, errent, un sac sur le dos, de jeunes réfugiés africains, afghans, roumains. Un peu perdus la journée, ils se serrent la nuit sur des cartons sous les ponts du nouveau tramway ou dans de discrets interstices de la ville.

Alexandra Pouzet (photographies) et Bruno Almosnino (textes) Ça me regarde. «Un médecin, deux chasseurs à l’arc, une créatrice textile, de jeunes parents, deux collégiens, un agriculteur bio et un organisateur de fêtes réfléchissent à cette condition : comment ils sont vus, ce qui les regarde, là où ils regardent. Ils sont venus munis d’un objet représentant leur avenir pour un portrait studio. Et nous ont emmenés dans un lieu où ils aiment se soustraire aux regards, faire le point, avec le paysage, où passer le temps. Que voit-on, que donne t-on à voir de ta jeunesse? On tente de te classer? Es-tu bien vu, mal vu? Quelle est ta vision du monde qui vient? Et comment en rendre compte?

Lola Reboud : 180 km, après la mer, 2017. En Corse, la relation au territoire, cerné par la mer et les montagnes, est omniprésente. Adolescents, étudiants et jeunes travailleurs sont nombreux à quitter la ville pour rentrer «au village» à la fin de la semaine. Ils sont alors dans leur paysage naturel. Pendant les parties de chasse, moments d’amitiés fortes, ou sur leurs lieux de rendez-vous amoureux.

Klavdij Sluban : La jeunesse invisible. En entrant dans la cellule, il faut un long moment pour s’habituer à la pénombre, distinguer les contours, puis les formes et enfin le jeune homme couché habillé sur le lit. Les fenêtres cruciformes si typiques au Centre des jeunes détenus de Fleury-Mérogis sont obstruées avec tissus, draps, emballages déchiquetés avec rage, afin d‘empêcher la lumière extérieure d’inonder ce que les jeunes détenus appellent désormais leur «grotte». Notre société les a exclus, ils le savent. La frontière de lumière surligne leur exclusion en abyme.

Patrice Terraz : Jeunesse tribale. En Nouvelle-Calédonie, les Kanaks, ou Mélanésiens, représentent environ 40 % de la population. Leur culture, profondément ancrée dans leur vie de tous les jours, bouleverse nos codes occidentaux et reste, malgré sa richesse, incroyablement méconnue. Ici, le mode de vie est collectif et la tribu passe avant l’individu. La plupart des jeunes revendiquent leur attachement à cette vie tribale. Ce sont eux que j’ai voulu représenter.

Jusqu’au 10 avril 2017

Gare de Lyon – Paris

 

Photos : Olivier Freulon