Jinchan Shokudo, un japonais à Paris

Il n’y a pas que des sushis et autres sashimis dans la cuisine japonaise… Cet « izakaya » (l’équivalent de notre « bistrot » en France) en est la preuve où l’on déguste de délicieux petits plats accompagnés de saké, bières artisanales, sodas, cocktails

Une belle histoire :

Miyo et Alban Cacace, un couple franco-japonais réalise un rêve : « Importer la culture populaire japonaise qui manque en France, alors qu’elle est partout là-bas ». Ils se sont rencontrés dans le milieu de la finance à Paris, avant d’aller vivre à Yokohama, où ils se demandent comment créer un pont entre ces deux pays qu’ils adorent. Comment connecter Paris au Japon populaire, loin des clichés qui décrivent un univers ultracodé, réservé aux initiés ? De retour en France, Miyo joue les guides et organise des « food tours » pour les Japonais de passage dans la capitale. Et, à chaque fois, elle redoute la question que les visiteurs nippons lui posent systématiquement : « C’est où, le meilleur restaurant pour manger comme au Japon ? »

Pourquoi ce nom « Jinchan Shokudo » ?

Shokudo, c’est, en langue nippone, la cantine de quartier populaire et ouverte à tous, lieu de rendez-vous privilégié des Japonais. Jinchan, c’est le surnom du petit garçon de Miyo et Alban, qui suit ses parents dans toute la création du restaurant et devient bientôt la mascotte de l’équipe. C’est cette dernière qui suggère alors de baptiser l’endroit Jinchan Shokudo, comme un clin d’œil à l’esprit familial des lieux

Aux manettes des fourneaux :

Derrière la carte, un chef de très haut vol : Hiroki Kuroda, natif de Osaka et formé à Kyoto, la capitale de la haute gastronomie japonaise dite « Kaiseki », où rivalisent raffinement exquis et tradition culinaire millénaire. Après dix-sept ans derrière les fourneaux au Japon, dont un passage remarqué au légendaire restaurant Kitcho, triplement étoilé par le Guide Michelin, le voici aux manettes de Jinchan Shokudo. Sa philosophie ? Une cuisine populaire mais exigeante, cuisinée à partir des meilleurs produits, avec des assaisonnements uniques et équilibrés.

Au menu :

Tous les plats sont fait-maison et les produits utilisés en fonction des saisons (circuit court oblige pour la traçabilité et la fraîcheur). Que vous soyez plutôt viande, poisson ou vegan, il y en a pour tous les goûts ( https://www.jinchan.fr/pdf/food.pdf ). Les plats sont savoureux et bien servis.

Le plus difficile étant de choisir, nous avons opté pour une sélection de grands classiques de la cuisine bistrotière du Japon : des bouchées juteuses de poulet breton frit Karaage, marinées, bien relevées et servies avec sésame et citron ; une demi-aubergine Nasu dengaku laquée de miso blanc au yuzu maison, ultra-fondante ; des champignons shitaké au soja ; du saumon snacké, œufs de saumon, basilic japonais, poireau, sauce soja ; des fines tranches de magret de canard sauce yuzu …

Côté boissons, le saké étant une des spécialités (quinze références fixes), ici aussi nous avons fait confiance au « saké sommelier » avec un accord mets saké des plus réussi ! de 5,5° pour le saké Awa Uki, un effervescent au nez fruité de litchi au saké Junmai Yamahai Uroko » titrant 17°, en passant par les Zaku, Katori à 15°… des explosions en bouche pour les papilles…

A ne pas manquer : le « Saké Nouveau » – Dassai. Alors que la France célèbre le Beaujolais Nouveau au mois de novembre, c’est en février que Jinchan Shokudo vous donne rendez-vous du 10 au 17 pour une dégustation de cette 3ème édition du « Saké Nouveau » de la maison Dassai.

Côté ambiance :

Avec ses lampions, ses murs boisés, ses chaises en Formica écarlate et son bar carrelé, le décor vintage pensé par Miyo et l’architecte Kunihiko Takano reproduit la taverne traditionnelle et intemporelle où elle allait petite. Aux murs, des affiches publicitaires chinées par la restauratrice elle-même sur Le Bon Coin nippon nous propulsent dans un Japon d’un autre temps, délicieusement régressif et réconfortant. Logo, menus, merchandising, fresque murale… Partout, on retrouve l’audace graphique haute en couleurs de l’artiste Pierre-Marie Postel du Studio Paiheme, profondément inspiré par les codes visuels de la publicité japonaise des années 60 et 70.

Jinchan Shokudo, 154 Rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris.

Ouvert tous les jours, de 12h à 14h30 (15 h le week-end) et de 19h à 22h30 -et vente à emporter aussi !

https://www.jinchan.fr/

photos : Véronique Spahis