Le voisin de Picasso

Picasso disait qu’ « un tableau ne vit que par celui qui le regarde ». S’il est vrai que les œuvres de Picasso sont encore vivantes car souvent admirées, observées, étudiées par de nombreux visiteurs dans les musées, il également vrai que d’autres œuvres déclinent en tombant dans l’oubli.

Mais pourquoi certains artistes ou personnes sont au centre de l’attention, d’autres ignorés, d’autres décriés ?

A travers sa pièce émouvante et drôle, Le voisin de Picasso, Rémi Mazuel nous interroge certes sur la vie d’un artiste sans histoire ayant eu un énorme succès de son vivant, mais il nous questionne également sur des questions existentielles plus profondes dans lesquelles il est aisé de se reconnaître.

Le spectateur suit Antoine, un jeune gardien de musée, comédien en mal de reconnaissance. Il s’occupe de la salle « Mazerolle », voisine de celle de « Picasso ». Ce gardien de musée, admirateur de Mazerolle, est révolté de voir le nombre de visiteurs se précipitant pour voir Picasso, et aucun pour Mazerolle, sans même un regard sur ses œuvres.

Antoine nous raconte alors l’histoire de cet artiste, grand décorateur à succès, tombé dans l’oubli total après la disparition de ces plus grandes œuvres.

Contemporain de Monet, Renoir, Sisley, Mazerolle décora de nombreux lieux de spectacles (Opéra Garnier, Comédie Française, Conservatoire de musique de Paris, Théâtre d’Angers et de Baden Baden…).

Il reçut la Légion d’Honneur pour son magnifique travail, même s’il était jugé trop académique par certains de ses contemporains.

En interprétant tous les personnages avec une aisance incroyable, Rémi Mazuel nous transporte alors au XIXe siècle, en faisant régulièrement des allers-retours et des parallèles avec Antoine, gardien de musée et comédien oublié, dont on découvre peu à peu la personnalité fragile et attachante.

Rémi Mazuel livre une interprétation de ce seul en scène à la fois drôle, touchante, et poignante.

La mise en scène signée Marie-Caroline Morel, et le décor épuré mettent en valeur le brillant jeu d’acteur, et le texte de Rémi Mazuel.

Olivia Bellin-Zéboulon

Crédit photo : Fabienne Rappeneau

A propos de l’auteur :

Rémi Mazuel, auteur et comédien, vient de l’improvisation théâtrale (festival du RING à Grenoble 2015 & 2016, Trophée des Arts à Barcelone 2016).

Il expérimente différents répertoires dont “Les noces de sang”, de F. Lorca (dans le rôle de Leonardo, Talence, 2015) et “Les amants diaboliques” (de Visconti, adaptation F. Guedon, Le Trianon, Bordeaux, 2015).

En 2016, il co-écrit et met en scène avec G. Schlager, “L’Harmonica” (comédie musicale, Le Trianon, Bordeaux), et remporte le Concoursd’Eloquence de l’association Forum Event (Bordeaux).

Après avoir parfait sa formation au Cours Cochet-Delavène, il incarne Georges Duhamel, rôle-titre dans “Les Fables de mon jardin” (adaptation Catherine Bocognano, Le Lion d’Angers, 2018), et joue dans “Le Veau d’or” d’Aurélien Boyer (à La Folie Théâtre, Paris, 2018).

En 2019, il renoue avec l’improvisation en duo avec Clémence Pénicaut (Catch, l’Improvibar, Paris), joue dans “L’Epopée du Buveur d’eau” de John Irving (adaptationA. Romain & A. Alric ; Théâtre du Ranelagh, Festival de Cabourg 2019), et met en scène “No Bullshit” d’Alain Peron (Théâtre du Roi René, Paris).

Texte et Interprétation : Rémi MAZUEL – Mise en scène : Marie-Caroline MOREL – Costumes : Leslie PAUGER – Musique : Charles TUMIOTTO – Conception & Décors : Alix COHEN

Du 7 octobre au 30 décembre 2021 – Les mercredis à 21h

Théâtre de la Contrescarpe, 5 rue Blainville 75005 Paris

Réservation : 01 42 01 81 88

www.theatredelacontrescarpe.fr