L’Inauguration du Centre Raphaël Lemkin : un tournant pour la mémoire des génocides

« Il y a de la place pour toutes les mémoires », tels sont les mots de Jacques Fredj, directeur du mémorial de la Shoah. En avril 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, nait l’idée de documenter la persécution des Juifs en créant un fond clandestin d’archives. Alors que la guerre prend fin deux ans plus tard, grandit la volonté de « faire mémoire » pour ne pas oublier les atrocités vécues par un peuple, et rendre justice aux victimes et à leurs familles qui se reconstruisent.

Créé en 1943 par Raphaël Lemkin, le terme de génocide sera associé à de nombreux crimes comme la Shoah, le génocide des tutsi ou encore le génocide arménien. Inauguré en 2005, le Mémorial de la Shoah devient une institution publique et élargit son champ de travail sur l’ensemble des génocides grâce à un travail d’archivage exceptionnel rassemblant plus de 50 millions de documents, témoignages, objets, ….

Il est apparu évident d’ouvrir ces fonds d’archives à un plus large public pour approfondir les travaux autour des génocides. C’est pourquoi, le jeudi 8 juin 2023 a eu lieu l’inauguration du Centre Raphaël Lemkin sur les génocides. Ce centre rassemble tous les fonds d’archives sur leur histoire pour permettre aux historiens et aux élèves d’en bénéficier pour leurs travaux.

Cette inauguration marque un tournant pour le mémorial de la Shoah, elle a accueilli des personnalités qui comptent comme Jean Damascène Bizimana, le Ministre de l’Unité Nationale et de l’Engagement Civique du Rwanda, Philibert Gakwenzire, le président d’Ibuka Rwanda, une association qui maintient la mémoire des génocides et soutient les rescapés. Elle a aussi accueilli Romain Huret, le président de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et Hélène Dumas, historienne du CNRS CESPRA. Tous ont soutenu l’importance de ce travail d’archivage dans le devoir de mémoire.

Cette inauguration s’est clôturée par le renouvellement du partenariat entre le Mémorial et Ibuka, marquant une étape supplémentaire dans le travail sur les génocides.

Apolline d’Hoop

Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy l’Asnier, 75004 Paris

Du dimanche au vendredi de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22h