Molitor : vibrations artistiques

Une plongée dans les collections d’art urbain de Molitor

Le projet artistique du célèbre établissement Molitor de la Porte d’Auteuil perpétue l’esprit d’un lieu mythique qui, depuis son ouverture, il y a 90 ans, se situe résolument à l’avant-garde. Le bâtiment conçu par le célèbre architecte Lucien Pollet est emblématique, du style Art déco et a été classé monument historique en 1989. Le premier maître-nageur ne fut autre que la star hollywoodienne et quintuple médaillé olympique Johnny Weissmuller. L’établissement accueillit dans l’entre-deux-guerres le “Gala nautique de l’Union des artistes” où se donnaient rendez-vous Mistinguett, Jean Duvivier, Van Dongen, Kisling… C’est encore là que Louis Réard présenta en 1946 le premier bikini.

Et depuis maintenant 30 ans, c’est l’art urbain qui fait vibrer l’esprit des lieux !

Pendant sa période d’abandon, entre 1989 et 2011, la piscine Molitor a été un formidable incubateur de création. Le bâtiment en friche attira comme un aimant les graffeurs du monde entier qui escaladèrent son enceinte pour y laisser leur trace dans ses bassins, ses coursives, ses sous-sols : Reso, Shaka, Katre, Kashink, Jace, Kouka, Nosbé… Impossible de les énumérer tous. La liste serait bien trop longue. Molitor fut aussi à cette époque le cadre de fantastiques rave-parties, comme celle organisée le 14 avril 2001 par le collectif Hérétik et qui, avec près de 5000 ravers, reste la plus importante fête de ce type jamais organisée à Paris !

Au début des années 2010, la reconstruction de Molitor fut une nouvelle prouesse architecturale menée dans le respect le plus scrupuleux de la création originelle de Lucien Pollet. Et depuis sa réouverture, en 2014, l’établissement développe une démarche curatoriale volontariste en phase avec l’esprit des lieux. Du lobby au restaurant, en passant par les bassins et les cabines, des artistes du monde entier ont été invités à laisser leur empreinte sur place, à commencer par le grand précurseur de graff’, le new yorkais Futura 2000.

Le livre “Molitor : vibrations artistiques”, sorti en octobre dernier aux éditions h’artpon, est le premier inventaire consacré à ce projet muséal unique en son genre.

Molitor : vibrations artistiques” invite à se glisser dans 68 cabines du bassin d’hiver pour y découvrir les œuvres réalisées par autant d’artistes ou de collectifs. Il s’agit d’une photographie à l’instant T d’une collection appelée à évoluer et à se renouveler dans l’esprit du street art, dont les œuvres sont éphémères. Conçu comme un catalogue collector, c’est un premier opus qui devrait ainsi être suivi, au fil des années, par d’autres volumes.

Chaque année des expositions ouvertes au public sont organisées, chaque nouvelle édition des Journées Européennes du Patrimoine est l’occasion de faire visiter les lieux et de créer un évènement autour des arts urbains alors que l’hiver le bassin extérieur est confié à un artiste pour y déployer une installation éphémère.

Ce beau livre présente les œuvres réalisées dans 68 cabines par 68 artistes :

ALBER, ANTOINE STEVENS, ARNAUD PUIG OU ARDPG, ARTISTE OUVRIER, ASTRO, AVERI, BALDER, BEERENS, BISHOPPARIGO, BRADLEY THEODORE, CISCO, MEREL, DAMIEN-PAUL GAL, DIRE132, DOES, FBZ, FRED CALMETS, INDIE184, JACE, JBC, JO DI BONA, JOACHIM ROMAIN, KAN, KASHINK, KATRE, KEF ! – SIMON RÖHLEN, KELKIN, KOUKA, LEGZ, LEMODULEDEZEER OU LMDLDZR, LES FRANCS-COLLEURS, LEVALET, MADAME, MAITE SANT, MAR, MARKO93, MISSY, MONDÉ, MONSTA, MOSKO, MR DIFUZ, MR ONETEAS, NASTY, NEBAY, ODN, STÉPHANE OPERA, OREO, PEST, PREF, PSYCKOZE, RATUR, REMY UNO, RÉSO, RETRO, ROMAIN FROQUET, SCAF, SHANE, SHUCK ONE, STEW, STOM500, TANC, TAROE, TEAM, THÉO LOPEZ, THOMAS MAINARDI, TIM MARSH, TORE, VIXTER, ZENOY.

Visite des cabines :

Visites gratuites et libres le mercredi, guidées à 8€ le samedi. Dates et réservations en ligne sur le site internet de Molitor : https://www.mltr.fr

Molitor : vibrations artistiques

Editions h’artpon

21,6 x 30 cm, 172 pages – Prix : 35€

Un beau cadeau à (s’) offrir pour les fêtes de fin d’années… et une bonne action. En effet une partie des bénéfices est reversée à l’association le Musée en Herbe : http://www.musee-en-herbe.com/