Depuis plusieurs années, la Cité des sciences et de l’industrie laisse carte blanche à des artistes pour qu’ils puissent proposer une œuvre sur un thème qu’il leur tient particulièrement à cœur. Exceptionnellement, cette année n’arrivant pas à faire un choix, ce sont trois artistes qui vont obtenir cette carte blanche et s’alterner à travers trois expositions.
C’est Olivia Guigue qui ouvre cette étude sur le cycle des matières avec son exposition Tamésiologie, étude d’un musée des futurs.
D’origine française, née à Sèvres en 1980, elle part vivre et travailler à Londres. C’est là où elle entreprend un travail qui lui prendra plusieurs années. Passionnée depuis petite par l’archéologie, Olivia Guige profite des marées basses de la Tamise pour récupérer des objets ou plutôt des déchets, qu’elle classifie et inventorie.
Le nom de l’exposition “tamésiologie découle” d’ailleurs de la Tamise, elle signifie une étude multipluridisciplinaire visant l’extrapolation de la minéralogie et de l’archéologie contemporaines dans les fleuves de la région de Londres.
Olivia Guige invente une classification spéculative en sept degrés et développe son propre vocabulaire. Parmi les degrés de classification les plus importants, on retrouve les pseudo-minéraux, du plastique étant déformé par l’érosion ressemblant à des pierres précieuses comme l’ambre, et les obsolites, des objets technologiques.
Une recherche où elle mêle plusieurs méthodes telles que la photographie et qu’elle aborde avec un œil poétique et documentaire. De l’art contemporain allié à la science, qui propose des reliques d’une civilisation ancienne, les obsolites devenant des artefacts d’une technologie révolue.
À travers une cage thoracique composée de déchets, Olivia Guige livre une critique et une réflexion quant à la trace que l’humain laisse sur la planète. Mais aussi sur ce que nous faisons subir à la Terre, et à l’humanité.
Cette exposition, premier prix du ALife Art Award, se relie parfaitement à Précieux déchets, une réflexion sur notre production de déchets et son impact sur l’environnement.
Naïs Carst
Du 11 juin au 3 novembre 2024
Cité des sciences et de l’industrie, 30 avenue Corentin-Cariou, 75019 Paris
photos : Naïs Carst