Pour une balade dans la forêt culturelle de Bernadette Chéné

Au sein de l’exposition « Une face peut en cacher une autre » présentée par la galerie la Forest Divonne, qui s’ouvre à Paris en ce mois d’avril, s’implantent avec le printemps, des sculptures de bois, métal ou papier. Les créations de Bernadette Chéné prônent la simplification des formes, à l’aide d’une géométrie primaire exploitant cercles et triangles. Sans jamais dénaturer le matériau, en le laissant pur, l’artiste exploite le bois en le mariant au métal et au journal, avec toujours la même attention portée au minimalisme. Un sentiment de paix et d’harmonie se dégage de ces créations, dont les détails formels sont réalisés avec une grande précision. La force de la composition est dotée d’une grande authenticité, incarnée par la synthèse de la création humaine et de la matière primaire. Même les journaux qu’elle utilise, Bernadette Chéné ne les détruit pas : dans le respect de la richesse historique qu’ils contiennent, l’artiste les fait renaître en tant qu’œuvre d’art.

Dans la démarche exposée, fusionnent diverses influences issues de la seconde moitié du vingtième siècle. C’est particulièrement l’art minimal que l’on retrouve dans l’aspect modulaire et sériel de ses œuvres. Cette influence se mêle aux revendications de l’Arte Povera, à travers l’intéressante discussion qui prend forme entre la nature et la culture, entre le savoir-faire du métal, la compilation d’événements historiques, incarnée par les journaux, et la pureté des divers bois qu’exploite Bernadette Chéné.

Ces mêmes influences se retrouvent également dans l’œuvre graphique de l’artiste qu’il convient de mentionner. Avec les impressionnantes sculptures, dialoguent ses encres sur papier, toujours réalisées avec la même simplicité géométrique et minimaliste. L’artiste parvient à sublimer les éléments de notre quotidien, sans le besoin d’artifices supplémentaires. Pour en découvrir la face cachée, l’immersion est à ne pas manquer !