Prix d’Art Explora et des Beaux-Arts : des prix qui illuminent l’amour pour l’art dans les yeux des petits et des grands.

C’est sous la coupole de l’Institut de France que s’est déroulée la remise des quatre prix de Art Explora et des Beaux-Arts visant à récompenser des institutions de petite et grande taille. Plusieurs noms prestigieux faisaient partie du public ce soir-là, tous ayant pour but commun de renouveler le dialogue entre l’art et les publics à l’échelle européenne pour faire flancher toutes les barrières socio-économiques de l’accès à la culture.

La soirée s’ouvre sur un débat centré sur la question de « La culture, un facteur de cohésion sociale ? ». Laurent Petitguard prend la parole en premier pour souligner l’importance et les bienfaits de l’art sur la santé, et comment il est primordial de ne cesser d’innover pour rendre la culture ouverte à tous. Et c’est ce que les trois participantes au débat, Tiffany Fukuma (Directrice générale chez Trans Europe Halles), Edilia Gänz (Directrice de la plateforme FEDORA) et Heidi Wiley (Directrice générale du European Theatre Convention) ont exposé lors de leur temps de parole. De la mise en place de balades poétiques animées par des locaux visant à faire découvrir aux immigrés de Marseille la ville qui les accueillent, en passant par la transformation de friches urbaines en lieux de culture modernes et par le soutien donné par une série d’opéras à des jeunes artistes émergents, on peut dire que Tiffany Fukuma, Edilia Gänz et Heidi Wiley sont des véritables figures de proue de réinvention de l’accessibilité de la culture. L’attrait de la culture est ré inventé et gagne en pertinence et surtout brise cette préconception d’élitisme qui lui est souvent associé. L’art ne doit pas être qu’un vecteur esthétique, il doit devenir voix, un tremplin aux émotions enfouies, parfois trop douloureuses à exprimer par la parole. C’est un pilier de la cohésion sociale, et il faut savoir écouter et soutenir tous ceux qui ont l’envie et la motivation d’en faire plus qu’une production soit une vision des communautés qui ont participé à sa création.

L’échange se clôt et laisse place à Bruno Julliard, directeur de la Fondation Art Explora. Ce dernier introduit la 4ème édition de la remise de prix qui se veut rempart contre le sentiment de fragmentation régnant dans un monde contemporain bouleversé. L’art, selon lui, est supérieur à la barbarie et devrait transcender les différences pour créer des dialogues communs. Et c’est ce prix, à l’image d’un fer de lance, qui doit emboiter le pas. Plus de deux cents candidatures venant de 22 pays d’Europe ont été reçues et se départageant en 3 catégories selon la taille et le budget annuel reversé aux institutions (la première catégorie compte les associations ayant un budget jusqu’à 500 000 euros annuels, la deuxième allant de 500 000 euros à 2 millions et la troisième avec des dépenses annuelles au-dessus de deux millions). Les candidats éligibles devaient être des institutions ou des organisations culturelles à but non lucratif et accueillant du public dans l’Europe, l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse.  Les 3 dotations s’élevaient à 50 000 euros avec un prix public de 10 000 euros.

Le gagnant de la première catégorie est l’association Hirundo, qui porte le puissant projet de permettre aux enfants réfugiés au Portugal de mettre en scène, à travers l’animation, leurs histoires personnelles qui sont jouées lors de festivals pour sensibiliser les publics. Le deuxième prix pour association de taille intermédiaire est remporté par Hospital Rooms. Originaire du Royaume-Uni, cette association envoie du matériel artistique de qualité aux hôpitaux, et plus aux unités psychiatriques. Ce matériel leur permettra « d’aider les patients à maintenir un certain sens de dignité personnelle et un contrôle de situations souvent angoissantes ».  Et c’est la Manufacture de Sèvres qui remporte le prix de la troisième catégorie. En envoyant ses artisans auprès de patients hospitalisés, elle souhaite promulguer la transmission de techniques ancestrales et son amour pour le patrimoine. Avec l’argent gagné, elle souhaite développer encore plus loin son activité par le biais de mallettes sensorielles. Le dernier prix de 10 000 euros, qui est lui publique et qui a été financé par une cagnotte en ligne est discerné au Théâtre National de Wallonie-Bruxelles de Belgique qui joint l’art et prendre soin de la communauté en envoyant des artistes dans des EPHAD pour qu’ils échangent avec les résidents et qu’ils créent des œuvres d’art à partir de leurs histoires.

Et c’est sur cette bouffée d’espoir que se clôture cette belle soirée, promesse de futurs projets toujours plus engagés. Vous aussi pouvez participer à cette belle aventure en jetant un coup d’œil aux éditions futures et au prix public.

Clara Alle

Site web Art Explora :Art Explora | Pour le partage de l’art et la culture

L’Institut de France, 23 Quai de Conti, 75006 Paris