Prix Wepler-Fondation La Poste 2017
C’est le lundi 13 Novembre que Le Prix a été remis à la brasserie Wepler.
Pour sa 20ème édition (L’affiche de cette année est signée Christian Lacroix), l’ambiance était plus que festive avec un concert de Dani et Anne F.Garréta aux platines, de quoi faire chauffer la salle avant les discours et surtout la proclamation des heureux primés !
Le Prix Wepler-Fondation La Poste est de donner une chance de plus aux écrivains sélectionnés pour exister sur la scène littéraire automnale. Grâce à un jury renouvelable, il en encourage deux tout particulièrement, les consacre puis met à leur disposition des moyens conséquents afin de soutenir leur périple d’écriture. La Fondation La Poste dote ce Prix d’une somme de 10 000 euros qui récompense une prise de risque romanesque et un style exigeant. Elle dote aussi un autre auteur d’une somme de 3 000 euros à travers une mention spéciale accordée à un ovni littéraire prodigieusement inclassable
Pour 2017, la récompense est allée à Guillaume Poix pour Les Fils conducteurs :
«Quand les enfants crèvent les écrans, quand ils arrachent le plastique et fractionnent les écorces de cette forêt véreuse, quand ils posent les doigts sur les fils conducteurs, les dénudant de leur enveloppe isolante pour atteindre l’âme dont ils jaugent la souplesse, le courant pourrait surgir, s’accrocher à leurs phalanges, les mordre – et puis les avaler.»
Près du port d’Accra, au Ghana, dans une immense décharge de produits électroniques, Isaac et Moïse initient Jacob à la «fouille». Trois jeunes garçons plongés dans les déchets de l’obsolescence industrielle auxquels Guillaume Poix donne une grâce singulière. Ce premier roman captive tant par son style lyrique et son ambition documentaire que par l’humour impitoyable qui interroge les zones troubles du regard occidental.
et la mention spéciale du jury a couronné Gaël Octavia pour La Fin de Mame Baby :
Le Quartier est une petite ville de banlieue où se croisent les destins de quatre femmes. Mariette, recluse dans son appartement, qui ressasse sa vie gâchée en buvant du vin rouge. Aline, l’infirmière à domicile, qui la soigne et l’écoute. Suzanne, la petite Blanche, amante éplorée d’un caïd assassiné. Mame Baby, idole des femmes du Quartier, dont la mort est auréolée de mystère. À travers la voix d’Aline, de retour dans le Quartier qu’elle a fui sept ans auparavant, les liens secrets qui unissent les quatre héroïnes se dessinent…
La fin de Mame Baby raconte avant tout, avec finesse, grâce et passion, l’art qu’ont les femmes de prendre soin les unes des autres, de se haïr et de s’aimer.
Les 13 romans sélectionnés – tous de grande qualité – étaient :
Michèle Audin, Comme une rivière bleue, Paris 1871, L’arbalète / Gallimard
Joël Baqué, La fonte des glaces, P.O.L
Lutz Bassmann, Black Village, Verdier
Jean-François Billeter, Une rencontre à Pékin/Une autre Aurélia, Allia
Yves Flank, Transport, L’antilope
Anne Godard, Une chance folle, Minuit
Yannick Haenel, Tiens ferme ta couronne, Gallimard
Jimmy Lévy, Petites reines, Le cherche midi
Julie Mazzieri, La Bosco, Editions Corti
Ariane Monnier, Le presbytère JC Lattès
Gaël Octavia, La fin de Mame baby, Continents noirs/Gallimard
Guillaume Poix, Les fils conducteurs, Verticales
Thomas Vinau, Le camp des autres, Alma éditeur
Qui dit anniversaire, dit gâteau et bougies : celui-ci a été réalisé par des élèves de la Mention Complémentaire Cuisinier en Dessert de Restaurant de l’école Albert de Mun :
Véronique Grange-Spahis
Photos : Olivier Freulon