Le 18 avril s’est jouée en avant-première la pièce Valkyrie au 100 ECS, mise en scène par Pierre Pfauwadel. C’est ensuite au Théâtre Transversal au Festival Off d’Avignon qu’elle sera présentée.
Née d’une carte blanche lors du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris d’une des comédiennes de la pièce, Ava Baya, Valkyrie s’interroge sur la féminité.
C’est une association des mots d’Ava Baya et Pierre Pfauwadel, pour nous donner sous la langue de ces cinq femmes, un texte qui nous poignarde de beauté et de vérité.
C’est un retour aux Amazones, une tribu qui crie vengeance et matriarcat sur les hommes. Mais ce sont aussi des jeunes femmes de la société actuelle, qui se questionnent, qui doutent et qui se battent pour vivre en tant que femme dans notre monde.
C’est des époques qui se mélangent montrant un combat incessant.
Elles viennent briser le quatrième mur s’appelant par leur véritable prénom, parlant directement au public et faisant de la scène tout leur espace.
Des rebondissements inattendus, sans avoir la moindre idée d’où elles nous mènent.
Une puissance indescriptible dans leurs paroles poétiques, si bien écrites par Ava Baya et Pierre Pfauwadel, dans leurs chants inventés et leurs danses provocantes comme le twerk.
Valkyrie c’est aussi beaucoup d’humour, beaucoup de rires, surtout avec les passages d’Hélène Rimenaid qui nous parle de son rapport au corps et à soi avec son caractère maladroit et dissipé.
Valkyrie c’est la vengeance, le pouvoir, la joie, la liberté, la tristesse, la peur, la colère, que toute femme ressent.
C’est aussi des opinions qui se clashent, qui s’écorchent quand Sasoux Dosso traite de “pute” Mélissa Polonie car elle aime mettre en avant son corps sur les réseaux sociaux.
Des mots, des insultes, des blessures qu’on retrouve bien souvent dans la réalité et qu’on vient déconstruire pour instruire l’autre, car les femmes n’agissent pas pour plaire aux hommes.
Ce sont cinq femmes avec un caractère et des problèmes différents, Laura Facelina qui peine à s’exprimer et à trouver sa place parmi la tribu, Sasoux Dosso qui n’a connu que la violence lui donnant soif de vengeance, Ava Baya aveuglée par sa haine des hommes…
Valkyrie vient chambouler nos opinions sur les femmes, sur la féminité – les féminités -, et met des claques à la misogynie pour montrer nos forces.
Naïs Carst
Du 29 juin au 21 juillet 2024
Théâtre Transversal, 10 rue Amphoux, 84000 Avignon
Tous les jours sauf le mardi.