C’est rock et ça cartonne

Connaissez-vous le groupe Raoul Petite ? Non, et bien c’est le moment de découvrir ce rock inclassable, détonnant. Le groupe sort son nouvel album « Ni vieux, ni maître ». Lorsqu’on demande pourquoi ce titre, la réponse s’appuie sur les propos de Confucius : « L’expérience est une lanterne qui n’éclaire que le chemin parcouru ». Il peut y avoir une autre interprétation, le groupe existe depuis plus de 40 ans et lors de leurs concerts, son chanteur iconoclaste, indiscipliné Christian Picard, alias « Carton », n’en a cure de son âge, il donne tout sur scène et n’a pas sa pareille pour arriver dans des tenues surréalistes. Les textes sont définitivement rebelles, d’ailleurs rien de surprenant que le groupe ait fait les premières parties d’artistes, tel qu’Higelin et Pierre Vassiliu.

Comme toujours l’album aux 14 titres est un reflet des multiples influences qui inspirent « Carton » et ses musiciens, à savoir, le rock déjanté, le reggae, le funk et le rock « Zappaïen ». Les textes sont percutants, poétiques, ironiques, légers, cyniques, graves, anti-conventionnels, car comment en être autrement avec le groupe Raoul Petite qui met toujours ses tripes sur le comptoir.

Dans ce dernier album, que je vous invite à écouter, comment ne pas vibrer sur les mots d’ « Amours kamikazes ». Le clip tourné dans un bar illustre nos désespoirs que l’on tente d’oublier dans l’alcool, les pilules et tout ce qui peut anesthésier la douleur. Dans le même style les paroles de « Gourou » sont une belle critique de cette société où l’excès de matérialisme conduit les gens à errer de chaman en escroc de la spiritualité. La chanson « Houlgate » avec son accordéon donne un petit air de Mano Negra.

Même si les textes de Raoul Petite sont personnels et uniques, leur puissance s’inscrit dans la lignée des Léo Ferré, François Hadji-Lazaro et Brigitte Fontaine. Bref, cet album est insolant, revitalisant, dansant, drôle et poétique.

Barbara Ates Villaudy