Farhad Re : « Galatea »

Paris Fashion Week haute couture – Collection printemps été

Le 25 janvier 2021, c’est en « live », chacun devant son ordinateur, seul chez soi, que la collection printemps été du couturier Farhad Re a été dévoilée _ un défilé d’un genre nouveau…

C’est l’histoire éternelle d’un artiste qui tombe amoureux de sa création… Personne dans la réalité de la vie ne peut rivaliser avec cette perfection qu’il a créée de ses mains. L’œuvre sortie de son imagination répond à toutes ses espérances.

Pendant des jours et des nuits, en plein confinement, Farhad Re découpe le triple organza de soie dans une blancheur virginale. Les contours apparaissent délicatement, et Pygmalion/Farhad s’applique à ciseler une silhouette légère, sculpturale, architecturale. Pas moins de 500 mètres d’organza ont été nnécessaires pour créer les 15 robes de la collection.

(nb : Les collections Farhad Re sont presque exclusivement en organza de soie, un matériau bien aimé par styliste parce qu’il lui permet de construire mais avec une grande légèreté, comme de nouveaux bâtiments très complexes et élevés mais dans le même temps très légers et transparents).

Derrière l’opacité de la matière se profile la grâce de la femme telle que la voit Farhad Re et qu’il nomme Galatée, à la peau blanche comme le lait, et dont tomba amoureux Pygmalion… La pureté du renouveau, de la liberté, du lâcher prise – après tous ces mois d’enfermement – se retrouve également dans les envolées parfaitement maitrisées et façonnées à la main de formes géométriques qui forment chaque robe . Une invitation à l’évasion onirique, mais aussi à métamorphoser les lignes de la silhouette à l’instar de ce manteau feuilleté, enveloppant, réconfortant, dans lequel se blottir…

Très attaché à l’essence même de la liberté de par son histoire personnelle – la mère de l’artiste d’origine perse a fui son pays pour retrouver une liberté de penser et de s’habiller comme bon lui semblait -, Farhad revisite le mythe de Pygmalion en donnant des ailes à sa Galatée pour lui faire découvrir le monde. Une vraie envie de partage de ce besoin d’absolu, cette quête du sublime, cette inclinaison à façonner chez l’aimé(e) une âme sœur.

Crédits Photos Greg Alexander et Iris Brosch © Méphistophélès Productions)