L’Espace Monte Cristo accueille Les Mondes imaginaires

Au cours d’une visite guidée par les scénographes Pauline Ruiz et Jules Fourtine, Les Mondes imaginaires se dessinent devant nous à l’Espace Monte Cristo.

Lieu dédié à la sculpture contemporaine né de la Collection de la Fondation Villa Datris fondée en 2011 par Danièle Marcovici et Tristan Fourtine, l’Espace Monte Cristo livre une exposition thématique chaque année avec des mises en scène inédites. Un espace de partage, ouvert à tous et gratuit.

Composé de 31 artistes français et internationaux, et de plus de 50 sculptures, Les Mondes imaginaires se questionnent sur les thématiques de l’écologie, de l’habitat, du futur, de la nature ou encore de l’humanité dans son ensemble à partir d’un parcours au sein de trois mondes différents. C’est aussi un message d’espoir et de craintes concernant l’avenir.

Forêt

On retourne à l’essence de la Terre dès le commencement de l’exposition, en se baladant dans des bois enchantés entourés d’êtres et de créatures mystiques.

Une forêt de sapins réalisée en tissus recyclés par Suzanne Husky interrogeant nos modes de consommation, un arbre de néon et métal recyclé autour de l’éco-féminisme par Andrea Bowers, un arbre qui se décompose et se recompose par le scientifique Laurent Debraux qui parle du rapport au temps.

On découvre aussi une façon de jouer avec la matière pour la transformer comme le fait Eva Jospin avec une large forêt en relief faite de carton.
Une toute nouvelle végétation nous est proposée, composée par exemple de matière industrielle comme l’arbre tortueux réalisé en caoutchouc de l’artiste française Anne Claverie. Étant présente lors de la visite, elle nous a expliqué que pour elle son œuvre avait une signification poétique.

Ville

À l’orée du bois, une ville se dessine laissant place à l’habitat. Les œuvres sont une expression de notre “chez-soi”, La Fratrie imagine un monde uniquement composé d’archipel d’îles où on vivrait collectivement ou seul, à travers deux dioramas.

L’habitat c’est l’intime comme le représente si bien la cabane enfantine et colorée de Julia Maria López Mesa, une oeuvre collective composée de 1300 dons de vêtements et regorgeant de 40 histoires d’adultes et d’enfants en lien avec un vêtement, montrant que nos mémoires sont intimement liés aux matières et objets.

Dans le patio, un paysage idyllique se présente à nous : une plage. Mais elle semble artificielle, les palmiers drôlement colorés sont composés de frites de piscine, de palmes ou de planches flottantes. Laurent Perbos avec son œuvre Floride, livre une réelle critique sur les conséquences du tourisme de masse et de la pollution des plages.

Mais la Ville, c’est aussi notre rapport aux autres et à la vie en collectif, l’artiste japonaise Chiharu Shiota à travers State of Being nous expose un globe terrestre suspendu à plusieurs fils signifiant métaphoriquement notre lien aux autres et le poids de nos actions.

Voyage spatial

On quitte complètement la Terre, et on prend une navette spatiale en passant par le mini-soleil d’Olafur Eliasson,véritable jeu de lumière hypnotique, pour atterrir dans un étrange et curieux cabinet des curiosités. De drôles de cages à oiseaux sont suspendues, sauf que les habitants sont des ampoules colorées représentant des rouges-gorges, canaries et inséparables. Une œuvre à nouveau de Laurent Perbos, qui montre que comme la lumière qui traverse les barreaux des cages, les oiseaux s’échappent par leurs chants.

Après la navette spatiale, nous naviguons à bord du bateau de Jeroen Frateur construit à partir de multiples objets. Présent lors de l’événement, il explique que pour réaliser cette œuvre il a laissé ses mains parler, car nous êtres intellectuels avons tendance à réfléchir trop avec notre tête et presque jamais avec nos mains.

On passe ensuite dans une salle plongée dans la pénombre éclairée par les surprenants triangles fluorescents du vénézuélien Elias Crespin qu’on pourrait contempler des heures tant les mouvements de ces derniers sont captivants.

La Famille des Hybridus

Chaque année l’Espace Monte Cristo laisse carte blanche à un artiste sélectionné pour réaliser une partie de l’exposition thématique. C’est Jean-François Fourtou qui a eu ce rôle, et il nous embarque dans un univers fantastique où les hommes seraient des plantes. Il a même constitué toute une famille, “La Famille des Hybridus”, chacun vivant une situation différente. Lui aussi étant présent lors de la visite a pu nous expliquer que cette œuvre découlait de sa mémoire d’enfant, un hommage à ses grands-parents mais aussi sur sa propre famille qu’il a créée.

Un voyage hors du temps, à travers tant d’univers enchanteurs qu’il est dur de revenir à la réalité…

Naïs Carst

Du 13 avril au 15 décembre 2024

Espace Monte Cristo, 9 rue Monte-Cristo, 75020 Paris

Du mercredi au dimanche de 11h à 18h30 – Entrée libre et gratuite

https://fondationvilladatris.fr/espace-monte-cristo/