Crumbling the Antiseptic Beauty : une exposition intrigante qui invite à la réflexion

La Fondation d’entreprise Pernod Ricard présente l’exposition Crumbling the Antisepic Beauty sous le commissariat de David Douard.

Le titre de la présentation énigmatique, instaure un mystère et nous plonge dans un univers inconnu. Ce thème qui revient souvent dans le parcours de l’exposition, fait appel à la pureté et incarne la résistance au réel. Ce qui vaut son nom à l’exposition c’est un titre d’un des albums du groupe anglais Felt.

Les artistes jouent avec le rêve et ses aléas, ils mettent en scène des situations étonnantes qui intriguent et cachent une énergie qui se renouvelle à travers leur art. Ces mouvements invisibles créent une atmosphère étrange. L’artiste Benjamin Lallier a réalisé deux sculptures formant des assises hybrides qui s’apparente à un canapé vernis de noir brillant et nous invite à s’assoir sur ces objets familiers qui déforment les corps. Ainsi, dans son œuvre interactive, il invite le spectateur à s’immerger dans son monde.

Alors que Marie Angeletti fait une première référence au thème du témoignage dans son œuvre Témoin. C’est Jacques-Elie Chabert qui se positionne en tant que témoin dans ses photographies. Il a pris en images l’appartement de Pascal Doury – artiste peintre français du XXe siècle – qui sont les dernières preuves de la beauté de son lieu de vie.

En abordant et mêlant ces thèmes divergents, les artistes créent une force invisible qui les lie et qui invite le spectateur à les expérimenter. Vers le milieu de la salle d’exposition, un endroit semble confiner du reste, nous enfermant dans une bulle. Invités à nous asseoir, une expérience immersive et étonnante nous est proposée. L’œuvre audio à six canaux de James Richards, nous plonge dans un monde enchanteur avec des voix mélodieuses semblant venir d’une provenance autre qu’humaine.

Les artistes à travers cette exposition viennent défier le réel et l’ordre du monde. Pour David Douard, le nez de clown sur moteur qui ne cesse de tourner de Clémentine Adou, en est la parfaite représentation.

Garance Früh est aussi une expression de ce désir de transcender la logique de la société. Elle joue avec le rapport de forces et de domination, en utilisant des objets jugés comme fragiles pour construire des armures ou en rendant des objets s’apparentant à la force, faibles et vulnérables.

Beaucoup de sculptures constituent cette exposition, mais on retrouve également des tableaux. Guillaume Dénervaud admiratif de l’œuvre de Claude Monet, va s’en inspirer pour réaliser un tableau de la vue sur la gare Saint-Lazare, qu’offre une des fenêtres de la Fondation Pernod Ricard.

Mais d’autres œuvres que la peinture s’avèrent réserver des surprises. Dans ce qui semble être un bureau appartenant au début des années 2000, une vidéo nommée Potpourri de Morag Keli, amène à des interrogations sur la pornographie, les réseaux sociaux et la presse people.

Tout au long de notre visite de ce lieu unique, on est amenés à rencontrer des boules de pétanque. Les Polished Balls de Marie Angeletti, se rapportent au temps qui passe et à notre impuissance face à ce sujet…

Naïs Carst et Eugénie Van Rijn

Du 7 mai au 13 juillet 2024

Fondation d’entreprise Pernod Ricard, 1 cours Paul Ricard, 75008 Paris

Ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h avec une nocturne le mercredi jusqu’à 21h – Entrée libre et gratuite

https://fondation-pernod-ricard.com/fr